Avant son agrandissement prévu dans les prochaines années, l’Hôpital de Verdun aura un nouveau bâtiment modulaire pour faire face au coronavirus. Un investissement estimé à 32 M$.
Conçu sur deux étages, ce bâtiment en préfabriqué permettra d’accueillir 36 chambres individuelles supplémentaires pour la médecine générale dès l’hiver. Une passerelle traversant le boulevard Gaétan-Laberge sera directement reliée au 3e étage de l’hôpital. Au rez-de-chaussée, on retrouvera le service d’hémato-oncologie qui était relocalisé au Centre local des services communautaires (CLSC) de Verdun depuis le début de la pandémie.
Le département qui fonctionnait à capacité réduite pourra retrouver 100% de son volume d’activité dans des espaces plus adaptés à la réalité. «Et aussi de respecter la distanciation pour cette clientèle vulnérable en ayant un accès direct au stationnement avec le rez-de-chaussée», souligne Isabelle Auclair, coordonnatrice clinico-administrative des soins critiques à l’Hôpital de Verdun.
Même si une deuxième vague frappait durement le Québec, les 36 chambres de la nouvelle bâtisse ne serviraient pas pour des patients atteints de la COVID-19. Le 5e étage de l’hôpital est déjà aménagé pour les patients testés positifs. «Tout est prêt pour accueillir à Verdun jusqu’à 36 patients atteints de la COVID, mentionne le Dr Jean-François Thibert, directeur médical adjoint au CIUSSS Centre-Sud. Surtout qu’il va y avoir des patients atteints de cancer au rez-de-chaussée […] on veut vraiment une aile “froide” où il n’y aura pas de la COVID.»
Capacité
Aussi, le gouvernement souhaite, par l’ajout de nouveaux lits, diminuer le taux d’occupation des civières à l’urgence et avoir de meilleures conditions pour faire face à une potentielle deuxième vague de coronavirus.
L’Hôpital de Verdun possède une capacité de 244 lits. «[Durant la crise], en réorganisant le nombre de chambres en solo, on arrivait environ à 160 lits. C’est une perte d’environ 90 lits pour l’Hôpital de Verdun, souligne la PDG du CIUSSS Centre-Sud, Sonia Bélanger. Avec l’ajout du module 36 lits et la réorganisation interne, on va se retrouver avec 196 lits.»
Il y aura donc 48 lits de moins pendant deux à trois ans, soit jusqu’à la fin des travaux d’agrandissement.
Mme Bélanger croit que cette capacité sera suffisante. «Ce sera l’occasion de développer d’autres services. Tout ne passe pas par l’hospitalisation, dit-elle. On va continuer d’accentuer les services de soutien à domicile, améliorer la médecine de jour et évaluer d’autres innovations possibles.» Elle mentionne qu’au besoin l’hôpital Notre-Dame pourra accueillir des débordements, mais que pour le moment «ce n’est pas cela qu’on veut faire.»
Réutilisation
La nouvelle construction modulaire servira à remplacer l’annexe temporaire située dans le stationnement de l’Auditorium de Verdun. Celle-ci servira le plus longtemps possible et devrait être démantelée à la fin de l’automne tout dépendant de la température.
«Nous avons fait évaluer la possibilité d’hiverniser cet espace, mais avec les hivers que nous avons au Québec, ça aurait été très difficile. Faisable, mais très difficile. Alors nous préférons aller vers une solution plus pérenne qui va nous permettre d’utiliser le module pendant deux à trois ans», indique Mme Bélanger.
L’investissement est important, mais qui en vaut le coup, selon la PDG du CIUSSS Centre-Sud. «Ces modules pourront être récupérés dans d’autres installations du CIUSSS ou auprès d’autres établissements dans le réseau montréalais. C’est un investissement qui en vaut la peine parce que ça permet d’organiser des services à l’extérieur des infrastructures. Ça pourrait servir dans un de nos CHSLD, par exemple, si jamais on fait des rénovations», souligne-t-elle.
De plus, les modules sont prévus pour une durée de dix ans, bien que ce ne soit pas l’objectif de l’administration de garder cette infrastructure aussi longtemps. Le but est d’accélérer le processus d’agrandissement de l’hôpital. D’ailleurs, Mme Bélanger a indiqué qu’elle attendait bientôt une annonce du gouvernement pour aller de l’avant avec le projet d’agrandissement du centre hospitalier de Verdun.
Par ailleurs, le tronçon du boulevard Gaétan-Laberge devant l’Hôpital de Verdun restera inaccessible aux automobilistes au moins durant la durée des travaux du bâtiment modulaire qui devraient se terminer en février.
Le bâtiment modulaire aura une superficie totale de 3000 mètres carrés.