L’assemblée générale annuelle de l’Association de la communauté noire de l’Ouest-de-l’Île (WIBCA) devait se tenir pour célébrer les succès récents de l’organisation. C’est tout le contraire qui s’est produit en raison de propos racistes.
La réunion virtuelle s’est terminée brusquement après que des invités indésirables ont accédé au lien Zoom et lancé des invectives racistes aux membres.
«J’ai eu l’impression que ma maison a été envahie et d’avoir été frappée à la tête en me faisant invectiver», dit Veronica Johnson, qui prenait la parole lorsque la réunion a été prise d’assaut.
La réunion devait être un forum pour discuter des finances de l’organisation, de la programmation et des plans pour l’année à venir. Mais la réunion avait à peiné débutée lorsqu’ils se sont aperçus que quelque chose ne tournait pas rond.
Lors de la reconnaissance des terres autochtones, une image pornographique est apparue à l’écran. Peu de temps après le retrait de l’image, des voix proférant des insultes racistes telles que le mot en N ont interrompu la présentation. Les invités indésirables ont alors dénoncé le mouvement Black Lives Matter et harcelé verbalement les 50 personnes présentes lors de la réunion virtuelle. Même si les modérateurs ont pu expulser les invités indésirables, l’impact s’était déjà fait sentir et la réunion a dû être suspendue.
Pour Veronica Johnson, ce qui est encore plus troublant avec cet évènement c’est que les insultes racistes semblaient provenir de voix adolescentes.
«C’est horrible, débilitant et ça rappelle le jour où George Floyd a été tué», se souvient-elle. «Vous savez, c’est comme si quelqu’un venait nous assassiner avec des mots.»
Réactions
Suite à l’évènement, la présidente de la WIBCA, Kemba Mitchell, a porté plainte à la police et appelle à une législation plus stricte sur les crimes haineux pour faire face aux insultes racistes diffusées en ligne. Pour soutenir toute personne qui aurait pu être traumatisée par l’incident, elle s’est également assurée que les personnes présentes lors de l’assemblée se portaient bien.
«Tout le monde ne va pas bien», dit-elle. «Nous traitons chaque jour des microagressions, et ce n’est qu’une couche supplémentaire. Cela montre simplement qu’il y reste beaucoup de travail à faire. »
Cependant, elle a ajouté que la WIBCA est plus dévouée que jamais à sa cause et que l’association voit cette épreuve comme l’opportunité de renouveler leur engagement.
«Nous sommes choqués, blessés et extrêmement déçus par l’incident à caractère raciste qui a eu lieu, mais nous sommes loin d’être vaincus», a expliqué Kemba Mitchell.
«Aujourd’hui plus que jamais, nous restons déterminés à rechercher l’égalité et la justice pour tous.» – La présidente de la WIBCA, Kemba Mitchell
La WIBCA est entièrement gérée par des bénévoles et soutient non seulement la communauté noire de l’Ouest-de-l’Île, mais toutes les communautés, «indépendamment de l’origine ethnique, de la couleur, du sexe, de la religion ou de la race et des cultures.» Depuis sa fondation en 1982, l’organisme a offert divers services, notamment des séances de tutorat, des programmes de bourses, des conseils juridiques, des activités récréatives et des activités pour les jeunes.