Denise Marion affirme ne pas se sentir en sécurité dans sa résidence pour personnes âgées, Rosemont les Quartiers, située sur la rue Molson. Âgée de 71 ans, la dame affirme, photos à l’appui, que plusieurs employés font preuve de laxisme dans l’application des mesures sanitaires, comme le port du masque et la distanciation.
Qu’ils soient en cuisine, dans le restaurant, en pause fumeur ou bien à l’entrée du bâtiment (le gardien), des employés de cette RPA continuent de ne pas porter de masque, ou de le porter sous le nez, à l’intérieur des espaces communs, dénonce notamment Denise Marion en entrevue à Métro.
Depuis trois mois, la résidente multiplie les plaintes téléphoniques à la direction. Et à chaque fois, on lui assure que le message a été fait aux employés.
«Ça ne se règle pas, déplore-t-elle. Encore le 9 décembre, j’ai obtenu une réponse similaire: “Merci de votre étroite collaboration à nous assurer que l’ensemble de nos employés suivent les règles. Un rappel sera fait aux employés”. Mais ça ne donne rien.»
La peur d’être contaminée
Le 9 décembre vers 19h, Denise Marion dit avoir aperçu deux jeunes femmes en train de nettoyer les espaces communs et qui ne portaient pas leur masque.
Rongée par l’inquiétude d’être contaminée à la suite de tels relâchements, la dame a pris des photographies, que Métro a pu consulter.
«Sont-elles au courant des dangers des aérosols? Ceux qui ne respectent pas les mesures viennent de l’extérieur. Ils pourraient nous tuer. Je trouve ça épouvantable, désolant, ce sont des dangers publics.» – Denise Marion, 71 ans
Ce soir-là, Denise dit avoir confronté l’une des employées sans masque.
«Elle m’a revirée comme une crêpe, dit-elle. Je pleurais mon âme. Mais elle disait qu’elle portait le masque 8h par jour et que ça l’étouffait. Alors quand il n’y a personne, elle l’enlève pour respirer correctement.»
Pourtant, selon les mesures sanitaires en vigueur, un masque de procédure est obligatoire dans les aires communes, incluant les ascenseurs, des résidences pour aînés.
Les résidents inquiets dès mars
Dans un courriel à la direction du 17 septembre dernier, Denise s’inquiète.
On peut y lire: «J’ai remarqué deux employés l’un sans masque et l’autre avec un masque sous le menton. D’ailleurs, à les voir l’un à côté de l’autre, je n’ai pas l’impression que le 2 mètres réglementaires étaient très bien respectés.»
Deux semaines plus tard, elle enverra: «Le personnel de la salle à manger ne le porte toujours pas lorsque que ces personnes se retrouvent entre eux.»
Suivi de: «Je suis désolée de devoir intervenir de cette façon mais le message ne semble pas être compris par tous les membres de votre personnel. Un autre exemple est le gardien de sécurité d’hier soir (…) qui le portait sous le nez.»
Notons qu’en mars dernier déjà, des résidents inquiets mentionnaient déjà à Denise Marion certaines de leurs inquiétudes par rapport à ce laxisme à l’égard des mesures sanitaires. Dont celles concernant «une personne qui se promène comme si de rien n’était bien qu’elle revient d’Espagne».
Dans un courriel à la direction, Mme Marion s’inquiète aussi que certaines personnes des soins infirmiers «viennent échanger dans l’entrée avec le gardien» sans respect des deux mètres.
«Ils m’ont mentionné avoir été contrôlés négatifs, d’où l’absence de protocole entre eux, écrit-elle. Et pourtant, ils pourraient attraper la COVID-19 cette semaine ou dans deux semaines. Par le fait même, ils seraient les premiers à nous contaminer. Imaginez le désastre à Rose-Aimé.»
Une enquête interne est déclenchée
Contactée par Métro, Mylène Dupéré, vice-présidente aux affaires publiques et communications corporatives du Groupe Sélection, assure que les services de contrôle de la qualité procèdent présentement à «une enquête interne».
«Nous avons reçu des photos prises par l’un de nos résidents où certains employés portaient incorrectement le masque. Nous prenons cette situation au sérieux puisque notre priorité est d’assurer la sécurité de nos résidents et de nos employés.» – Mylène Dupéré, Groupe Sélection
Elle indique qu’en plus des audits surprises menés par le CIUSSS et le ministère de la Santé, le Groupe mène ses propres audits internes. Ceux-ci n’ont pas révélé de laxisme majeur dans l’application des mesures sanitaires.
«Ils démontrent que le port de l’équipement de protection individuel est respecté. Pour cette raison et pour l’instant, tout nous porte à croire qu’il s’agit d’une situation isolée.»
Notons que la résidence n’a déploré qu’un seul cas de COVID-19, à l’automne.
«Ils ont été très chanceux», note Denise.