Sept comités de défense de droit au logement se sont mobilisés lundi devant le bureau de la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, dans l’est de Montréal. Leur objectif: assurer la création de logements sociaux au budget caquiste qui sera déposé en mars.
Plus d’une vingtaine de personnes posaient pancartes et scandaient slogans devant le bureau pointelier de Mme Rouleau, le lundi 25 janvier en avant-midi. La mobilisation s’inscrivait dans le cadre d’une série d’actions lancées par le FRAPRU. Elle a été initiée par le Comité logement Rosemont, Infologis de l’Est de l’île de Montréal et le Comité BAILS.
Les organismes réclament que le gouvernement caquiste s’engage à créer 50 000 logements sociaux en 5 ans. Ils revendiquent également le financement de 450 M$ pour garantir la construction rapide de 12 400 logements déjà programmés.
Des besoins criants dans l’Est
Marine G. Armengaud, organisatrice communautaire au comité BAILS, estime que 12 000 ménages locataires à Hochelaga-Maisonneuve avaient déjà des besoins criants avant la pandémie.
« Ces gens ont des besoins impérieux en matière de logement. Soit le loyer est de plus de 50% de leur revenu, soit les conditions sont insalubres, soit il est trop petit», dénonce-t-elle.
Une situation qui préoccupait d’ailleurs un citoyen de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Desjardins.
Sur une liste d’attente depuis 5 ans pour un HLM ou un logement social, il soutient l’urgence «que le financement aille sur une piste accélérée». Il ajoute vouloir sensibiliser les gens à «la crise qu’il y a en ce moment a Montréal».
Inquiet des besoins «criants» en matière de logement abordable, Action dignité de Saint-Léonard souhaiterait voir la création de 2100 logements sociaux dans cet arrondissement. L’organisme a d’ailleurs poursuivi la pose d’affiches à Saint-Léonard, ce même lundi.
Pandémie: explosion des prix des loyers
Selon Patricia Mercier, responsable du service aux locataires chez Infologis, la crise sanitaire, a fait «exploser» le prix de loyers et les reprises de logements par les propriétaires.
« Il y a des gens qui payaient 400 dollars de loyer et qui vivaient depuis 25 ans dans leurs logements. Quand ils subissent une reprise, ils ne retrouveront jamais de logement au même prix».
Pour sa part, le comité BAILS s’est dit inquiet de l’augmentation du nombre d’itinérants depuis le début de la pandémie.
L’organisme a été présent dans les derniers mois au campement Notre-Dame. Selon Mme Armengaud, plusieurs personnes nouvellement en situation d’itinérance avaient vu leur loyer «presque doubler» avec la pandémie.
Si elle salue l’annonce d’un financement de près de 116 M$ faite vendredi dernier par les gouvernements canadien et québécois pour réaliser 1201 logements, ce financement lui paraît malgré tout insuffisant «face aux besoins». «On espère aussi qu’il n’ira pas juste à la construction de ces logements, mais aussi à l’aide au loyer et à l’entretien.»
Appelée à réagir, la ministre Chantal Rouleau n’avait pas répondu à notre demande au moment d’écrire ces lignes.
Une action similaire aura lieu dans l’ouest de la Ville, le 8 février.