Si Montréal adopte bel et bien son système d’adhésion volontaire (opt-in), le Publisac ne sera tout simplement plus distribué dans la métropole, avertit Transcontinental. Déçue par la décision de la Ville, l’entreprise n’écarte pas un recours aux tribunaux.
Lundi, la mairesse Valérie Plante a annoncé que dès mai 2023, seuls les citoyens qui le désirent recevront le Publisac. «On ne pense pas que c’est une approche raisonnable», réagit le vice-président des communications de Transcontinental, François Taschereau, en entrevue avec Métro. «En particulier avec l’inflation, on semble oublier le rôle social du Publisac.»
Les circulaires sont un véhicule de transmission efficace pour les journaux. On promet un soutien financier aux hebdos, mais on ne donne pas de chiffres. La transition écologique doit se faire à coût juste, raisonnable.
François Taschereau, vice-président des communications de Transcontinental
Selon les données de la Ville, environ 53% des Montréalais souhaiteront continuer à recevoir leur circulaire. Mais malgré cela, les coûts de communication marketing pour convaincre les citoyens de demeurer dans le système de distribution seraient «énormes», assure Transcontinental.
Des discussions auraient été tenues entre l’entreprise et la Ville. Elle proposait notamment d’investir en recherche et développement pour modifier l’enveloppe des circulaires. Elle aurait pu être composée de papier plutôt que de plastique.
Sans donner d’estimation exacte, Transcontinental estime que plusieurs emplois devront être coupés si la résolution de la Ville est adoptée.
L’entreprise n’écarte pas l’idée d’intenter un recours en justice contre la Ville de Montréal si elle implante le modèle «opt-in» pour le Publisac. Elle est d’ailleurs déjà en cour contre la Ville de Mirabel, qui a adopté un règlement semblable en 2019.
Gaspillage
Appelée à commenter la possibilité d’une poursuite par Transcontinental, Valérie Plante demande à l’entreprise de revoir son modèle d’affaires, qui est «somme toute basé sur le gaspillage».
«On dit oui aux circulaires et aux publicités, mais dans un sachet de papier à la demande. On est en 2022: on ne peut pas continuer de distribuer des circulaires, en sachant que plusieurs se retrouvent au site d’enfouissement ou à l’usine de recyclage», a-t-elle commenté en conférence de presse.
Plus de détails à venir.