Montréal

77 familles sans logement à l’approche du 1er juillet

Une affiche de logement à louer.

Craignant de se retrouver à la rue sous peu, 445 familles montréalaises ont contacté l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) depuis janvier dans l’espoir de trouver un logement d’ici le 1er juillet. Parmi elles, 77 n’ont toujours pas trouvé de logement. Les acteurs du milieu du logement s’inquiètent, à quelques jours de la date fatidique.

De ces 445 ménages en recherche de logement, 150 ont été accompagnés par l’OMHM de manière prolongée. Les 300 autres du groupes ne nécessitaient pas une aide prolongée, indique-t-on du côté de l’organisme. L’Office privilégie les individus qui ont des enfants, qui sont dans l’impossibilité de se loger temporairement chez des proches et dont le revenu est faible.

Trois sont présentement hébergés à l’hôtel par l’OMHM. C’est le sort qui pourrait attendre les autres familles si elles sont toujours sans logement au 1er juillet. «Sur le marché, il y a près de zéro logement abordable de disponible», indique le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Martin Blanchard. «Il y a beaucoup d’inquiétude.»

L’an dernier, 510 ménages montréalais avaient contacté l’OMHM dans l’espoir de trouver un logement. Même si on constate une légère diminution, il ne faut toutefois pas croire que la situation du logement dans la métropole s’améliore.

«445 demandes, ça demeure 445 demandes de trop», rappelle le directeur des communications de l’OMHM, Mathieu Vachon. «Il ne faut pas oublier que plusieurs ménages se sont exilés de Montréal», souligne Martin Blanchard du RCLALQ.

Crise généralisée

Les ménages qui quittent la métropole pourraient toutefois se buter à une surprise. La pénurie de logements ne frappe plus que les grands centres, mais bien toutes les villes du Québec. En fait, la situation dans les régions serait «encore plus problématique» qu’à Montréal et Québec, puisque les ressources d’aide en habitation sont beaucoup moins développées et doivent composer avec des pénuries de main-d’œuvre.

«On n’est pas loin de la catastrophe à l’extérieur de Montréal, prévient M. Blanchard. Les propriétaires qui acceptent les locataires à faible revenu deviennent de plus en plus rares, et ça pose problème.»

Selon une enquête du RCLALQ, diffusée dimanche, les trois villes du Québec ayant connu les plus fortes hausses de loyer sont Saguenay (18,7%), Sherbrooke (26,5%) et Trois-Rivières (29,9%).

Inaction nocive

Comme les partis d’opposition à l’Assemblée nationale, le RCLALQ montre du doigt le gouvernement actuel et les administrations précédentes pour expliquer la crise du logement. Un financement supplémentaire dans la construction de logements sociaux est nécessaire, estime-t-on.

Mais des situations sans coûts pourraient aussi être appliquées rapidement. Parmi les Montréalais qui ont demandé de l’aide à l’OMHM, 96 ont été victimes de reprises de logements. Parmi eux, 55 ont subi une éviction reliée à des rénovations.

«Si on renforçait nos lois existantes, on pourrait protéger une partie de ces locataires», considère M. Blanchard. Il propose qu’il revienne aux propriétaires de s’adresser au Tribunal administratif du logement (anciennement la Régie du logement) pour effectuer une reprise de logement. Actuellement, il s’agit du devoir du locataire.

Cette année, la CAQ a annoncé la construction de 500 logements sociaux, lesquels s’ajoutent aux 15 000 unités déjà promises. Dans la province, 37 000 ménages se retrouvent sur une liste d’attente pour accéder à un logement social. Parmi eux, 1100 se trouvent au centre-ville de Montréal, dont 400 familles, selon le Comité logement de Ville-Marie. 

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