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Des milliers de ménages dans des «logements inadéquats» à cause de la CAQ, estime QS

La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. Photo: Josie Desmarais/Métro

L’investissement de la Coalition avenir Québec (CAQ) en matière de logement demeure insuffisant, martèle Québec solidaire (QS). À l’aube du premier juillet, le deuxième parti d’opposition officielle craint que des milliers de locataires se retrouvent dans des logements hors de prix et insalubres en raison de la crise du logement.

«La CAQ a échoué en matière de logement, a lancé la co-porte-parole du parti Manon Massé lors d’une conférence de presse tenue au centre-ville de Montréal, lundi. Vous avez des condos de luxe qui se développent à Montréal, mais pour les familles qui veulent avoir un lieu pour habiter, qui veulent être capables d’avoir du logement, pour ça, on est en crise.»

Le gouvernement «n’a pas fait la moitié» de ce qu’il avait promis aux électeurs, accuse-t-on. Dans sa campagne électorale, la CAQ s’était engagée à financer 15 000 logements déjà annoncés. Du lot, environ la moitié sont en construction.

La CAQ appauvrit les locataires du Québec. Dans une société riche comme la nôtre, c’est inacceptable. 

Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire

L’administration Legault s’est aussi engagée à construire 500 unités supplémentaires. «Il n’y a pas de quoi s’étouffer en pleine crise», commente Manon Massé.

Investir rapidement

Québec solidaire propose donc de sortir le chéquier pour s’attaquer à la crise du logement. Si le parti est élu aux prochaines élections, il construirait 50 000 logements sociaux en cinq ans.

«Pour une situation comme le glissement de terrain à La Baie, la CAQ n’a pas hésité à sortir le chéquier. Comment se fait-il que depuis quatre ans, on exige un investissement massif en logement, et qu’elle ne l’ait pas fait?», demande Mme Massé.

Au Québec, 37 000 ménages se retrouvent sur une liste d’attente pour accéder à un logement social. Parmi eux, 1100 se trouvent au centre-ville de Montréal, dont 400 familles, selon le Comité logement de Ville-Marie. «À cause du sous-financement du gouvernement, les projets de logements sociaux ne se réalisent pas», se désole le comité.

«Crise sociale»

Le Parti québécois s’en prend aussi au gouvernement en matière de logement, annonçant une «crise sociale» à venir.

«La CAQ ne fait rien contre la spéculation immobilière, continue de sous-financer le logement social et refuse de retirer la clause F des baux de location», estime la députée péquiste Méganne Perry Mélançon.

La clause F ne vise que les logements récemment construits ou remis à neuf. Elle permet aux propriétaires d’imposer une hausse de loyer à leur guise sans avoir à être exposés à un jugement du Tribunal administratif du logement.

Cette clause est applicable pendant trois ans plutôt que cinq, puisque la CAQ a adopté une loi en ce sens en fermeture de session parlementaire. Les modifications à la loi ont été apportées au mois de mai.

«La meilleure option était de se coller sur le rôle foncier, qui est sur trois ans, pour laisser une période de temps au propriétaire d’évaluer les coûts des loyers», a justifié la ministre de l’Habitation du Québec, Andrée Laforest, lors d’un point de presse en mai.

La clause F existe depuis plus de quarante ans. Elle avait été instaurée pour offrir une période d’adaptation aux propriétaires d’immeubles pour évaluer le coût juste d’un loyer.

Réflexion sur un enjeu d’envergure

Par ailleurs, une réflexion provinciale concernant la crise du logement aura lieu en août, alors que sera tenu le Sommet de l’habitation 2022, à Laval. Le maire de la ville, Stéphane Boyer, l’a annoncé conjointement avec la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, lundi, lors d’une conférence de presse.

Il s’agit d’une première à laquelle participeront des élus des quatre coins du Québec, tout comme des représentants institutionnels et communautaires.

«La flambée des prix des loyers, les taux d’inoccupation très bas, les rénovictions et la surchauffe immobilière sont seulement quelques exemples des défis auxquels nous devons nous attaquer, a commenté M. Boyer. Devant ce constat, nous avons élaboré une programmation qui ratisse large afin qu’il n’y ait pas d’angle mort à notre recherche de solutions.»

Différents panels et conférences seront présentés, dont feront partie des organisations comme l’Union des municipalités du Québec (UMQ), la Fédération québécoise des municipalités (FMQ) et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

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