Un mois après le décès de la jeune Mariia Legenkivska, happée mortellement par un automobiliste le 13 décembre, à l’intersection des rues Rouen et Parthenais, une marche a eu lieu mardi matin, sur le chemin de l’école Jean-Baptiste-Meilleur, dans le quartier Centre-Sud. Organisée par le Collectif apaisement pour Sainte-Marie (CAP Sainte-Marie), la marche avait pour but de rendre hommage à la fillette de 7 ans et d’exiger des actions concrètes pour apaiser la circulation dans le secteur.
Dès 7h45, en ce jour de rentrée scolaire hivernale, plus d’une soixantaine de parents, d’élèves, de sympathisants et d’organisateurs étaient réunis. Métro s’est rendu sur les lieux pour récolter quelques témoignages.
Le co-initiateur de l’événement, Carl St-Denis, clame qu’il ne faut pas que la tragédie que représente le décès de la jeune Mariia tombe dans l’oubli. «On veut que ça reste à l’avant-plan et, surtout, que l’administration municipale apaise le trafic de transit dans ce quartier résidentiel, qui dénombre deux écoles secondaires, cinq écoles primaires et une vingtaine de services à la petite enfance.»
Mélina Dorion, maman d’une jeune fille de huit ans fréquentant l’école Jean-Baptiste Meilleur, mentionne pour sa part «qu’il est important de mettre en valeur les mesures de sécurité pour le retour à l’école. Bien qu’il y ait eu une certaine accalmie depuis que la Ville a installé des bollards et des saillies, il y a toujours autant de trafic et les véhicules vont toujours aussi vite et ne font toujours pas leur arrêt. La situation ne s’est pas du tout améliorée.»
La jeune Berri marche quotidiennement avec son petit frère pour se rendre à l’école. «Je marche maintenant avec mon papa tous les jours. L’année dernière, j’y allais toute seule. Il y a des brigadiers qui nous aident à traverser les rues, mais c’est vrai qu’il faut faire attention et que ça peut être dangereux.»
Maïa a huit ans et demi et fréquente également l’école Jean-Baptiste-Meilleur. «Je marche beaucoup mais je ne demeure pas très loin, environ 20 mètres. Je ne trouve pas que c’est très, très dangereux, mais il faut quand même que je sois prudente.»
Lee Paper est nouvellement arrivé dans le quartier. «Je suis ici depuis seulement le mois de novembre et j’ai tenu à venir soutenir les organisateurs et les parents des élèves. Une chose est certaine, il y a beaucoup plus de trafic dans ce quartier comparativement à l’endroit où je résidais avant.»
De son côté, Emmanuelle Croft est persuadée que «les élus ont besoin de recevoir les échos des citoyens qui demeurent dans le secteur. Cela prend des mesures qui vont faire grogner les automobilistes et ça prend du courage pour prendre ces décisions-là. Mais nous sommes-là pour le leur rappeler.»
Finalement, Mme Leboeuf affirme qu’«il faut que les élus entendent une autre réalité. Habituellement, ils entendent des automobilistes qui ne sont pas contents. Par contre, nous sommes de plus en plus nombreux à demander des mesures pour protéger les piétons. Nous, les citoyens, nous sommes tannés d’entendre parler de morts causés pas des automobilistes pressés et non respectueux. Il faut prendre les grands moyens pour que cela cesse.»
Comme en réponse à la mobilisation des citoyens, la Ville de Montréal annonçait ce matin que cinquante lieux fréquentés par des enfants seraient sécurisés en 2023, dans le cadre du Programme de sécurisation aux abords des écoles (PSAÉ).