Le Comité d’action des personnes sans statut (CAPSS) organise une campagne de sociofinancement en vue des funérailles de Fritznel Richard, ce demandeur d’asile retrouvé mort près du chemin Roxham la semaine dernière. Il tentait de rejoindre sa femme, qui avait aussi fait le voyage en octobre avec son fils de 19 mois aux États-Unis, lorsqu’il s’est retrouvé au cœur d’une tempête hivernale.
Le CAPSS cherche à amasser 5000 $ afin de couvrir les frais des cérémonies civiles à la mémoire de M. Richard. C’est le coordonnateur et porte-parole du CAPSS, Frantz André, qui a reçu procuration de la part de la femme de Fritznel Richard pour chanter les funérailles au Canada, étant donné qu’elle ne peut pas revenir à Montréal. Parmi les membres de la famille de M. Richard, seule une cousine, qui doit arriver des États-Unis, sera en mesure d’assister aux funérailles.
Pas d’enquête de la SQ
La Sûreté du Québec (SQ), qui a mené les premiers éléments de l’enquête, a bouclé cette affaire sans suite. Le porte-parole du corps de police affirme en entretien à Métro qu’il n’y avait pas d’élément criminel dans ce dossier.
«On n’avait pas d’enquête à poursuivre là-dedans. Toutefois, le bureau du coroner reprend la main. À ce moment-là, sûrement que, eux, ils vont faire un volet d’enquête», indique le porte-parole de la SQ, l’agent Louis-Philippe Ruel.
La femme de Fritznel Richard, Guenda Filius, affirme en entretien à Métro que son mari a utilisé les services d’un chauffeur d’Uber qui avait accepté de l’amener près de la frontière. Le chauffeur l’aurait déposé à 10 minutes de marche des États-Unis, mais Fritznel Richard aurait pris une mauvaise direction et ne serait pas parvenu à retrouver son chemin.
Il a rendu l’âme avec moi au téléphone, j’ai entendu son dernier souffle au bout de la ligne sans que je ne puisse rien faire pour le sauver.
Guenda Filius, épouse de Fritznel Richard
Le demandeur d’asile, qui est entré au Canada en décembre 2021, vivait dans le quartier de Verdun à Montréal. Outre un bébé de 19 mois, il laisse aussi dans le deuil un fils de 11 ans, qui est toujours en Haïti et dont l’état nécessite des soins médicaux.