Un rassemblement de manifestants demandant justice pour Nicous D’Andre Spring, ce jeune homme noir de 21 ans décédé à la prison de Bordeaux le 24 décembre dernier, a eu lieu cet après-midi à Montréal.
La marche, organisée par le Comité d’action Justice pour Nicous, a démarré aux portes Roddick de l’Université McGill avant de s’orienter vers le palais de justice de Montréal, pour faire entendre les revendications du cortège. Ce dernier était composé de nombreux citoyens, arborant de larges pancartes où l’on pouvait lire «I Can’t Breathe» (traduction libre: «Je ne peux pas respirer»), en référence au meurtre de George Floyd perpétré par des policiers américains. Le slogan «Justice for Nicous» (traduction libre: «Justice pour Nicous») était chanté en boucle par les manifestants.
«Nous avons besoin du soutien de toute la communauté, nous avons besoin de tout Montréal pour que les gens responsables paient le prix de leurs actions», s’est ému un manifestant lors d’un discours au microphone, devant la foule.
Des excuses de la Ville de Montréal demandées
Le Comité d’action Justice pour Nicous, l’instigateur de l’événement, réclame le licenciement des agents impliqués dans la mort du détenu ainsi que de leurs superviseurs. Le groupe souhaite que ces personnes soient poursuivies en justice et que leurs noms soient rendus publics, de même que les raisons ayant mené à l’arrestation du jeune homme noir.
Le comité demande par ailleurs la mise en place d’un conseil de surveillance civile et «une reconnaissance et des excuses complètes de la part de la Ville de Montréal, du SPVM et du Service correctionnel du Québec». L’entité voudrait également que les images de la mort de Nicous d’Andre Spring soient intégralement diffusées et mises à la disposition de sa famille.
Plus largement, le Comité d’action Justice pour Nicous se mobilise pour «la fin de la surpolice des communautés noires, autochtones et immigrantes racialisées de Montréal» ainsi que pour «la fin du profilage racial et de l’incarcération disproportionnée des personnes de descendance africaine».
Rappelons que Nicous D’Andre Spring est décédé à la suite d’échauffourées avec des gardiens de la prison de Bordeaux au cours desquelles il aurait été menotté, violenté et aspergé de gaz poivré. L’homme, qui était en détention illégale, portait un masque à crachat au moment des faits.
Le ministère de la Sécurité publique (MSP) avait confirmé qu’une enquête administrative serait menée par la Direction de l’audit interne, des enquêtes et de l’inspection (DAIEI).
Au début du mois de janvier, la famille de Nicous D’Andre Spring avait demandé qu’une enquête sur le racisme systémique et le racisme en milieu carcéral soit menée et qu’une enquête publique du coroner soit ouverte.