Montréal

Bisbille sur l’autopartage au conseil municipal

Une voiture Commanauto FLEX.

Les esprits se sont échauffés mardi matin lors de la séance du conseil municipal de la Ville de Montréal, dans le cadre d’un débat sur le déploiement des véhicules en libre-service (VLS) de type Communauto sur l’ensemble du territoire montréalais. L’administration Plante et l’opposition officielle se sont tour à tour reproché de propager des faussetés en s’attaquant mutuellement sur leur passé.

«Vous devez assumer votre histoire, c’était [Denis] Coderre, votre ancien chef, c’est ça la vie», a lancé Valérie Plante, piquée au vif. «Dans Ville-Marie, où M. Coderre était maire d’arrondissement, il a bloqué le déploiement de Communauto.»

La mairesse de Montréal répondait alors à l’intervention de la conseillère de l’opposition officielle Alba Zuniga Ramos, qui s’est dite fière «qu’Ensemble Montréal [ait] toujours supporté le développement et l’implantation des VLS».

Il faut faire attention en faisant des déclarations qui sont inexactes, et qui visent à revoir l’histoire.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Le conseiller de Projet Montréal Sylvain Ouellet a qualifié l’intervention de Mme Zuniga Ramos «d’hallucinante» et de «vraiment bizarre». Il a souligné avoir mené une «bataille épique», dans son arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, contre l’administration Coderre, qui voulait «refuser à tout prix les véhicules en libre-service».

L’opposition officielle «a été le parti qui a le plus nui à l’autopartage dans l’histoire de la Ville de Montréal», a-t-il poursuivi.

«Restez dans l’histoire si voulez restez dans l’histoire», a pour sa part déclaré le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem. «Nous, on veut que demain tous les Montréalais aient un service de VLS.»

«Vous pensez que vous êtes l’administration de la mobilité. Si vous l’êtes vraiment, offrez ce service à tous les Montréalais», a-t-il rétorqué aux attaques de Projet Montréal, visiblement irrité.

«Communauto victime de son propre succès», estime l’opposition

Le débat a dérapé alors qu’Alba Zuniga Ramos demandait à l’administration municipale de préciser ses démarches pour attirer de nouvelles compagnies qui offrent des services de VLS, Communauto étant la seule à Montréal actuellement. «Il semble illusoire de croire que seulement une compagnie peut subvenir aux besoins des Montréalais», a-t-elle déclaré.

«Ils n’ont pas la capacité véhiculaire de s’étendre à l’ensemble du territoire montréalais», a souligné la conseillère de Louis-Riel, dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Près de 10% des ménages montréalais sont abonnés à Communauto, a-t-elle affirmé, soit environ 90 000 personnes.

«La popularité du service entraîne une pénurie de véhicules», a affirmé l’élue, en soulignant malgré tout que l’entreprise a ajouté 774 véhicules à sa flotte entre 2020 et 2023. «Communauto est victime de son propre succès.»

Ainsi, il faut trouver un contexte pour que les compagnies privées puissent opérer à profit dans les zones excentrées de l’île de Montréal, a abondé le conseiller de Marie-Clarac, dans Montréal-Nord, Abdelhaq Sari.

Notons qu’actuellement, les services de VLS ne sont pas disponibles dans les arrondissements de Lachine, Lasalle, Pierrefonds-Roxboro et de L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève. Le service est disponible dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, mais limité à une zone très restreinte.

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