Les urgences de l’hôpital Royal Victoria et celles de l’hôpital général juif débordent. Les deux centres hospitaliers présentent un taux d’occupation de leurs civières de plus de 200%.
L’hôpital Royal Victoria est à 242% de sa capacité de civières. Sur les 108 patients à l’urgence, 50 occupent une civière depuis plus d’un jour, 24 depuis plus de 48 heures. La moyenne de temps d’attente en civière est autour de 48 heures et 30 minutes selon les données d’Index Santé.
«Quand l’attente était de 19 heures, c’était déjà horrible», commente la présidente du comité usager de l’hôpital Ingrid Kovitch, ajoutant que 48 heures sont particulièrement élevées même pour la crise actuelle.
Pour l’hôpital général juif, l’occupation de ses civières se situe à 225% de sa capacité, avec 21 personnes qui attendant depuis 48 heures et 29 qui sont là depuis une journée. Il y a 151 personnes aux urgences et le temps d’attente moyenne en civière est quant à lui de presque 17 heures.
Il est à prendre en considération que les données pour l’hôpital général juif n’ont pas été mises à jour depuis mardi à 18h46.
Un problème qui dure
Ce débordement est une tendance claire et inacceptable due à une multiplicité de problèmes, affirme à Métro la présidente du comité usager du Royal Victoria, Ingrid Kovitch. Selon elle, deux axes doivent être travaillés en priorité: le blocage au niveau des lits et les problèmes de main-d’œuvre.
Mme Kovitch explique que de nombreux patients occupent des lits de soins intensifs alors qu’ils ne nécessitent plus de tel traitement, ce qui empêche les salles d’attente de se vider. Il faudrait selon elle construire plus de centres d’hébergement. «C’est plus cher de garder un patient aux soins intensifs», explique-t-elle.
La construction de nouvelles unités, résume la présidente, permettrait au final de perdre moins de ressources tout en enlevant le bouchon sur les salles d’urgence.
Elle rappelle aussi que la majorité des patients aux urgences n’ont pas besoin de soins hospitaliers, mais de soins qui pourraient être donnés hors d’un hôpital, si d’autres installations existaient pour s’occuper d’eux.
Enfin, pour la question de la main-d’œuvre elle souligne que le problème n’est pas réservé aux infirmières, mais qu’il est généralisé. Il faudrait selon elle rendre la profession plus attrayante, mais aussi s’assurer de garder les travailleurs dans le système public. «Peu importe combien de personnes tu entraines, ça ne change rien s’ils partent toutes», avance Mme Kovitch. Elle note par exemple le manque d’inhalothérapeute comme un grand problème dans les urgences, car il retarde la possibilité de faire des opérations.