Les loyers continueront d’augmenter à Montréal en 2023, prédit le conseiller principal pour Montréal de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Francis Cortellino. Les problèmes d’abordabilité, autant pour les propriétaires que pour les locataires, persisteront partout au Canada en 2023.
En 2023, le marché immobilier de la région de Montréal connaîtra une baisse des mises en chantier, des ventes,
Francis Cortellino, spécialiste principal pour le marché immobilier à Montréal de la SCHL
des prix et du taux d’inoccupation. En fait, seulement les loyers seront à la hausse.
Le nombre record d’ajouts de nouvelles unités locatives n’aura pas raison du taux d’inoccupation. Celui-ci continuera à baisser en 2023, de sorte qu’il y aura de moins en moins de logements locatifs disponibles sur le marché.
Le nombre élevé de migrants qu’accueillera la métropole ainsi que les ménages devant demeurer locataires plus longtemps en raison de la difficulté d’accès à la propriété feront augmenter la demande pour des unités locatives, indique le rapport Perspectives du marché de l’habitation du printemps 2023 de la SCHL, publié ce jeudi matin.
Bien que le taux de chômage connaisse un creux historique dans la province et la métropole, le ralentissement économique «qui devrait avoir lieu en 2023» freinera la croissance de l’emploi. Ainsi, on verra augmenter «quelque peu» le taux de chômage, prévoit Francis Cortellino, de la SCHL.
C’est ce «contexte financier incertain» qui fera en sorte que moins de ménages voudront faire l’acquisition d’une nouvelle propriété. La demande sur le marché locatif en sera donc plus stimulée. Cette hausse des prix ne devrait toutefois pas être aussi spectaculaire que ce qui a été observé pendant le contexte pandémique.
Le marché locatif au Canada est aux prises avec une «grave pénurie de logements», souligne la SCHL dans son rapport. La Société va même jusqu’à comparer la situation ayant cours à Montréal à celle observée à Toronto et à Vancouver.
Pourtant, la hausse des prix, jumelée à la hausse des taux hypothécaires et au manque d’offre de logements neufs à long terme, continuera de miner l’accessibilité au logement pour l’ensemble de la population canadienne. Conjuguée à la croissance du nombre de locataires, la demande pour des logements locatifs augmentera elle aussi.
L’ensemble du Québec, tout comme la Colombie-Britannique et l’Ontario, connaîtra de fortes diminutions des mises en chantier d’habitations par rapport aux autres régions du Canada.