La canopée montréalaise continuera de grandir alors qu’un total de 264 000 nouveaux arbres sont désormais financés sur un total de 500 000 arbres que la Ville prévoit de planter d’ici 2030. Il s’agit d’une nette accélération de l’effort de plantation entrepris dans la dernière décennie.
Ces 264 000 arbres seront plantés dans les prochaines années, dans le cadre de deux projets distincts, dont l’annonce du financement conjoint par Ottawa, Québec, Montréal et le secteur privé a été faite aujourd’hui, par le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, en marge du Somme Climat Montréal. De 2012 à 2021, 207 000 arbres ont été plantés grâce aux projets visés par ce financement.
200 000 arbres seront plantés d’ici 2030 dans des cours d’école, d’hôpitaux et sur des stationnements grâce au projet de Soverdi et de l’Alliance forêt urbaine. Ce programme qui existe depuis 2012 a planté son 100 000e arbre, sur un terrain privé ou institutionnel, à la fin de 2022. En sept ans, les organismes devront donc doubler l’effort de plantation fait en une décennie.
L’accélération du programme de Soverdi a souvent été jugée nécessaire, car les terrains privés et institutionnels occupent un espace important à Montréal. Un espace qui est d’ailleurs rarement verdi. En 2021, 15 000 arbres environ ont été plantés sur tout type de terrains privés ou institutionnels. Il faudra désormais en planter 25 000 par an, en incluant 2023, pour dépasser l’objectif fixé.
De plus, Montréal plantera 64 000 arbres dans l’espace public, surtout dans les secteurs de la ville qui sont vulnérables face aux canicules. En tout, 19 quartiers seront ciblés par ce projet au coût d’environ 40M$. De 2012 à 2021, Montréal a déjà planté près de 120 000 arbres sur son domaine public. Ce bilan est par contre amoché par l’abattage de près de 84 000 arbres sur cette période, en partie à cause de l’agrile du frêne.
Notons que les 64 000 arbres dont le financement a été annoncé ne constituent pas la totalité des arbres que plantera Montréal d’ici 2030 dans ses rues, mais seulement ceux qui dont la plantation est subventionnée par la récente annonce. Montréal conserve ainsi son objectif de planter 500 000 arbres, à travers ce projet et à travers celui de Soverdir.
La Ville réalise ces plantations dans le but que l’agglomération de Montréal – qui regroupe toutes les municipalités de l’île – atteigne un taux de canopée de 26% en 2025. Il est actuellement de 25,3% selon les dernières données.
Québec et la Ville financeront la plantation d’arbres dans l’espace public à hauteur de 25% chacun et Ottawa se chargera du reste, a annoncé le ministre Guilbeault, au Sommet Climat Montréal.
Pour ce qui est des terrains institutionnels et privés, Ottawa investit près de 20 M$ dans ce projet, mais la majeure partie du financement, soit 40 M$, viendra des municipalités, et un autre 20 M$ proviendra du secteur privé.
M. Guilbeault s’est félicité de cette annonce sur la plantation des arbres, soulignant que la canopée joue un rôle essentiel dans la réduction des îlots de chaleur. «Les arbres purifient l’air et nos villes», a déclaré le ministre.
Steven Guilbeault a également profité du Sommet Climat Montréal pour se féliciter de l’action en environnement de son gouvernement. Il a notamment avancé que le Canada réduisait efficacement ses émissions de gaz à effets de serres, en ayant déjà atteint un quart de son objectif de réduire de 40% de telles émissions en 2030. Pourtant, les chiffres du gouvernement démontrent que ces réductions sont plutôt attribuables à la pandémie et aux confinements subséquents qu’aux politiques publiques.