Les feux de forêt qui brûlent au Québec et dans l’ensemble du pays affectent la manière dont nos yeux perçoivent la lumière, explique le météorologue à Environnement Canada Jean-Philippe Bégin. Un avis de smog a été émis pour Montréal aujourd’hui puisque des particules de fumée et d’autres résidus liés à ces brasiers ont traversé la province dans l’atmosphère pour descendre jusqu’au sol. Ce sont ces mêmes particules qui changent la couleur du ciel et du Soleil.
Tout d’abord, une petite révision du cours de physique est de mise. Notre perception des couleurs est directement liée à la longueur des ondes lumineuses, rappelle l’expert Jean-Philippe Bégin. Plus ces ondes sont courtes, plus nos yeux perçoivent des couleurs froides. Plus elles sont longues, plus on perçoit des couleurs chaudes. À garder en tête: la couleur de la lumière émise par le Soleil est blanche, même si on la perçoit comme étant plus jaunâtre.
Plus il y a d’obstacles sur le chemin des ondes, plus celles-ci s’allongent. Donc, si en temps normal le ciel paraît bleu et le Soleil, jaune, c’est parce qu’en entrant dans l’atmosphère, le bleu est diffusé dans toutes les directions. C’est ainsi parce que les particules de l’atmosphère constituent des obstacles.
Le Soleil prend donc une teinte plus chaude, soit jaunâtre, car les ondes plus longues sont les seules à se rendre directement dans nos yeux.
Quand cette lumière rencontre toutes les particules de fumée liées aux incendies, les ondes plus courtes, donc les couleurs froides, ne sont pas perçues par nos yeux, car elles sont bloquées par les obstacles dans l’air, vulgarise le météorologue.
La quantité de particules fines dans l’air due aux feux de forêt dans la province est à l’origine de conditions atmosphériques qui «entraîneront une mauvaise qualité de l’air», prévenait Environnement Canada dans son avertissement de smog. Ce sont ces mêmes conditions qui donnent lieu à un phénomène optique donnant un aspect laiteux ou jaunâtre au ciel, jusqu’au-dessus de Montréal.