Le programme d’apprentissage du français en entreprise J’apprends le français, destiné aux commerçants Montréalais, est relancé après un hiatus pandémique. Le programme, lancé initialement en 2016, s’adresse aux commerçants allophones, leur permettant d’apprendre le français sans mettre les activités de leur entreprise sur pause.
Les commerçants acquerront une première connaissance de la langue de Molière dans leur domaine et leur lieu de travail. Ils seront accompagnés de mentors et d’étudiants en enseignement du français dans les universités de la métropole. Un total de 360 jumelages commerçant-mentor est prévu pour la première année, qui commencera dès la prochaine rentrée scolaire.
Ces jumelages seront répartis sur trois sessions, et permettront deux heures d’apprentissage par semaine. Cette période d’apprentissage sera suivie d’un questionnaire visant à évaluer la satisfaction et à renouveler l’engagement des entrepreneurs allophones.
Lors de la mise en place du programme initial, interrompu en 2019, 80% des apprenants participant au programme auraient augmenté leur niveau de maîtrise du français, assure le président du la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc. Ces apprenants peuvent, une fois leur première session complétée, se réinscrire au programme. Des évaluations seront tenues à la première, la sixième et la douzième séance.
Un des grands éléments de fierté [tiré de la première mouture du programme], c’est que les apprenants, lorsqu’ils rentrent à la maison, sont capables de parler en français à leurs enfants sans être gênés.
Michel Leblanc, président et chef de direction de la CCMM
Avec une file d’attente déjà bien remplie de commerçants voulant prendre part au programme, c’est le recrutement de ces mentors qui sera «le plus grand défi», croit le président et chef de la direction de la CCMM. Mais malgré la pénurie d’enseignants, il se dit confiant de la capacité de la CCMM et du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) à recruter des candidats. Il met de l’avant un salaire horaire de 23 $ – qui était de 20 $ avant l’arrêt du programme – ainsi qu’une «expérience terrain concrète», dans le domaine des étudiants.
Phase transitoire
Présenté en collaboration avec la CCMM, J’apprends le français est mis sur pied dans la foulée de Francisation Québec par le MIFI. Plus de 1,5 M$ seront injectés dans ce programme, a annoncé la ministre Christine Fréchette.
Cette somme servira à rémunérer les mentors et à mener une campagne de communication. Les commerçants apprenants porteront un macaron indiquant qu’ils apprennent le français, dans le but d’encourager leurs clients à communiquer avec eux dans cette langue, et plus lentement, plutôt que de passer machinalement à l’anglais. «On a un travail à faire au niveau de la communication avec les clients, on doit les encourager à parler en français, parce que le commerçant veut l’apprendre», souligne M. Leblanc.
Francisation Québec est présentement dans une «phase transitoire» qui se déroulera jusqu’au mois de novembre prochain, explique la ministre de la Francisation. Elle n’est donc pas en mesure d’affirmer quel pourcentage du budget en immigration est versé dans ce programme, mais il est «appelé à croître». «C’est notre souhait d’aller rejoindre le plus grand nombre d’entreprises», ajoute-t-elle.
Avant la fermeture du programme, 900 jumelages linguistiques avaient été mis en place alors que 150 mentors avaient été formés.