Été comme hiver, la chaleur à l’intérieur des stations de métro peut devenir accablante. Pourtant, la Société de transport de Montréal (STM) fait fonctionner d’immenses systèmes de ventilation. Le phénomène serait plutôt lié à l’absence de parties extérieures au sein du réseau et à l’absence de climatisation.
Contrairement au métro de New York, lequel comporte par exemple des parties extérieures, le métro montréalais est entièrement souterrain. La chaleur engendrée par le déplacement des véhicules est ainsi presque entièrement prisonnière du réseau. La gestion de chaleur représente donc un défi complexe, affirme la STM, dans une vidéo explicative de 2012 consacrée à ce sujet.
«Ça se fait, climatiser un métro, c’est possible. Le métro de Hong Kong est très bien climatisé, autant les voitures que les stations. Mais le métro de Hong Kong a été conçu dans les années 2000 pour être climatisé. Notre métro, à Montréal, a été conçu dans les années 1960 et la climatisation, ce n’était pas dans les plans», explique l’ancien directeur du service ingénierie de la STM, François Chamberland, dans la vidéo.
Des études ont déjà été entreprises par la STM pour analyser les effets d’une climatisation des véhicules sur la température ambiante. Le gain de chaleur estimé dans les stations aurait été trop important pour aller de l’avant avec cette idée. Ce sont plutôt la réduction de la production de chaleur par les véhicules et l’augmentation de la performance des postes de ventilation qui sont visées.
Ventilation et trains Azur
Pour tenter de maintenir une température confortable dans le métro, la STM fait fonctionner des postes de ventilation. Dotés d’outils de télécommunication, les postes peuvent être coordonnés à distance afin de viser «l’isolation ou l’extraction de l’air du réseau», explique la STM dans la vidéo.
Les postes de ventilation de la STM peuvent être assez discrets. C’est le cas du poste de ventilation mécanique (PVM) Towers qui, en plein cœur du centre-ville, a été installé à même une maison victorienne historique. Les travaux, terminés en 2021, ont permis à la STM de remporter le prix ACTU, qui «récompense les entreprises et les réseaux de transport collectif pour leur engagement envers l’innovation technologique ou l’innovation par le biais de programmes non techniques, d’activités, de la prestation de services, de l’accessibilité et du développement de produits et services», peut-on lire sur le site web de la STM.
La lutte à la chaleur étant constante, le PVM Chabanel, situé entre les stations Crémazie et Sauvé de la ligne orange, fait d’ailleurs l’objet de travaux d’agrandissement depuis l’automne 2022. Les travaux devraient être achevés en 2025.
Pour limiter le problème à sa source, les trains MPM-10 Azur, qui remplacent les anciens modèles MR-63, ont été pensés pour qu’ils «dégagent moins de chaleur».