Le faux départ du REM a fait les manchettes hier, alors que le premier jour officiel d’activité du train léger a été marqué par deux arrêts de service. Toutefois, il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour l’instant, selon une experte.
«Ce sont des problèmes mineurs, pour lesquels CDPQ Infra a trouvé des solutions», lance la professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM Florence Junca-Adenot. «Ça serait grave si elle ne trouvait pas la solution.»
La spécialiste en mobilité urbaine remet les problèmes du REM en perspective. «Les deux journées précédentes, samedi et dimanche, 120 000 personnes se sont émerveillées et il n’y a pas eu de pépins.»
«Lors de la mise en place d’un nouveau service complexe, comme un train, il faut s’attendre à ce qu’il y ait certains ajustements techniques dans les premières semaines, poursuit-elle. La malchance, c’est qu’il y en ait eu deux, pour la même raison, le jour du lancement.»
Ce n’est pas anormal, on voit ça en général dans la plupart des grands projets qui sont lancés.
Florence Junca-Adenot, professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM
Le REM est en «période de rodage», rappelle Mme Junca-Adenot, faisant écho au discours de CDPQ Infra. Cette dernière a choisi de lancer les opérations du REM en milieu d’été, alors que l’achalandage est moindre. «Ça laisse tout le mois d’août pour corriger les difficultés qui peuvent se présenter», souligne la professeure.
«La première impression, c’est la bonne»
La première journée difficile du REM ne devrait pas nuire à son image ni à court ni à long terme, dans la mesure où le mauvais film ne se répète pas trop souvent, estime Florence Junca-Adenot. «Les gens sont intelligents […]. Par-delà la frustration d’hier, il ne devrait pas y avoir de grandes conséquences.»
CDPQ Infra a toutefois du pain sur la planche pour s’assurer de maintenir la confiance du public, avance-t-elle. «La première impression, c’est la bonne», rappelle l’experte.
D’une part, l’opérateur du REM doit informer les usagers en continu. Des humains, et non des systèmes automatiques, doivent expliquer au public la nature du problème et le rassurer quant au niveau de danger, souligne-t-elle. «Ça n’enlève pas la frustration, mais au moins ça permet de clarifier.»
D’autre part, un plan B, comme un système de navettes en autobus, doit pouvoir être mis en action le plus rapidement possible, de façon à limiter l’impact sur les usagers.
À cet égard, Florence Junca-Adenot rejette la critique de certains internautes à l’endroit de CDPQ Infra, ceux-ci déplorant l’arrêt des lignes d’autobus qui prennent le pont Champlain pendant la période de rodage. «Ça risquait de mélanger encore plus le monde», estime-t-elle.
Malgré tout, la professeure réitère sa pleine confiance envers le REM. «C’est magique, un train. Ça contribue à la diminution des gaz à effet de serre et ça nous permet de nous rendre rapidement au centre-ville. Dix-huit minutes, ce n’est pas grand-chose. Il y a des avantages, quand même», souligne-t-elle.