Montréal

CHUM: 10 ans plus tard et toujours pas d'hôpital…

Le 25 janvier 2000, Pauline Marois, alors ministre de la Santé, annonce que le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard a retenu le site du 6000, rue Saint-Denis afin d’y établir le nouveau CHUM. Les travaux doivent être exécutés en 2006. Dix ans plus tard, la première pelletée de terre devant mener à la construction du CHUM n’a toujours pas été effectuée. Et lorsqu’elle le sera, les travaux n’auront pas cours au 6000, rue Saint-Denis, mais à l’emplacement de l’hôpital Saint-Luc, au 1000 Saint-Denis. Retour sur 10 ans de délibérations, d’annonces et de volte-faces.

Consensus pour un début des travaux rapide

Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) a fait couler beaucoup d’encre depuis la première annonce de sa construction, le 25 janvier 2000. Dix ans plus tard, tous s’entendent pour dire qu’il est temps de passer de la parole aux actes et d’amorcer le plus rapidement possible la construction tant attendue.

Au mois de mars 2009, Jean Charest a annoncé qu’une première pelletée de terre serait effectuée sur le site du futur CHUM d’ici cet automne. «Il faut que cette fois-ci soit la bonne, a indiqué d’emblée Lise Denis, directrice générale de l’Asso­ciation québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS). Les partenaires à l’interne et les communautés médicales et d’affaires sont mobilisées, mais il faut que ça débloque. Il faut qu’il y ait une annonce rapide pour garder les gens mobilisés.»

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, s’est fait rassurant, estimant que cette fois-ci serait la bonne. «Dans la vie, rien n’est coulé dans le béton, a admis M. Bolduc. Mais aujour­d’hui, tous les éléments sont en place pour que les travaux commencent rapidement. Selon moi, il n’y a plus d’obstacle.»

Les propositions des deux consortiums en lice pour l’obtention du contrat de construction du CHUM doivent être remises d’ici 60 jours. Le gouvernement doit faire connaître son choix au printemps. Yves Bolduc espère qu’une première pelletée de terre soit soulevée avant l’été.

Dix années d’attente
Les 10 années qui se sont écoulées depuis la première annonce de la construction du CHUM ont laissé un goût amer dans la bouche de Pauline Marois, qui était ministre de la Santé en janvier 2000. «Notre projet, qui devait amener le CHUM au 6000 Saint-Denis, était très avancé, a expliqué la chef du Parti québécois. Mais Jean Charest, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, a décidé de prendre une autre voie. À partir de ce moment, le gouvernement est allé de cafouillage en cafouillage. Il a tergiversé, il a manqué de leadership et il nous a fait perdre 10 ans.»

Mme Marois garde espoir de voir le CHUM être construit dans les prochaines années. Sa confiance est toutefois ébranlée. «Je reste sceptique, a-t-elle affirmé. À part construire des routes et des ponts, le gouvernement Charest n’a pas fait grand-chose depuis 2003.»

Le ministre Bolduc a tenu à remettre les pendules à l’heure et à relativiser les délais qui ont touché le CHUM. «Quand on regarde ce type de projets ailleurs dans le monde, ça prend toujours de 10 à 15 ans avant d’être complété, a-t-il précisé. Et si on décide de rénover une urgence, il s’écoule généralement de cinq à sept ans entre le moment où on prépare le projet et le moment où il se termine. Dix ans d’attente pour le CHUM, ce n’est donc pas exagéré.»

Trois sites, un choix

Trois sites ont été considérés pour le CHUM. Le 1000, rue Saint-Denis a finalement été retenu.

Le gouvernement de Lucien Bouchard avait retenu ce site, dans le quadrilatère formé des rues Saint-Denis et Bellechasse et des boulevards Rosemont et Saint-Laurent, pour construire le mégahôpital. Quatre ans plus tard, en 2004, la commission Mulroney-Johnson recommande l’abandon de ce site au profit du 1000, rue Saint-Denis. Les commissaires critiquent notamment l’accessibilité au site, qui leur semble déficiente. Ils notent également que les possibilités d’expansion y seraient limitées.

Même si le gouvernement avait choisi le site du 1000, rue Saint-Denis pour y construire le CHUM, d’influents hommes d’affaires ont suggéré l’étude du site de la gare de triage d’Outremont. Toutefois, plusieurs craignent les dépassements de coûts et la proximité des voies ferrées. Son éloignement du centre-ville et des pôles de population pose également problème.

Le gouvernement retient finalement l’emplacement de l’hôpital Saint-Luc pour construire le nouveau CHUM. Le 1000, rue Saint-Denis est au cÅ“ur du centre-ville, est bien desservi par le transport en commun et est à proximité d’importantes voies de circulation. Depuis, plusieurs critiques se sont fait entendre, à propos notamment des possibilités d’expansion du centre et des problèmes de congestion automobile qui pourraient résulter de l’arrivée de milliers de patients et de médecins.

L’évolution des coûts

La facture du nouveau CHUM n’a cessé de grimper depuis la première annonce de sa construction, en 2000.

Plusieurs responsables

Les ministres de la Santé se sont aussi succédé…

Le CHUM en quelques dates

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