Montréal

La contribution de la Caisse de dépôt dans les infrastructures suscite des réactions mitigées

La contribution de la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ) dans des grands projets de transport collectifs a suscité des réactions mitigées.

Le gouvernement du Québec a annoncé mardi qu’une entente a été conclue avec la Caisse qui permettra à l’institution d’investir dans les infrastructures dans l’espoir d’engranger des profits. Deux projets de transport en commun, évalués à près de 5G$, ont déjà été ciblés, soit le système léger sur rail sur le futur pont Champlain et le train de l’ouest. Ceux-ci doivent être réalisés d’ici 2020, a dit le président de la Caisse, Michael Sabia. Un projet de loi doit toutefois être adopté à l’Assemblée nationale pour modifier les responsabilités de l’investisseur public.

«Le transport collectif peut être rentable. La preuve, les gros investisseurs sont prêts à embarquer», s’est réjoui pour sa part le porte-parole de l’Alliance Transit, Félix Gravel.

«On peut juste applaudir devant cette nouvelle façon de voir les choses», a ajouté le président de la Société de transport de Montréal (STM), Philippe Schnobb. Il n’a pas voulu s’avancer sur les projets de la STMx qui pourraient être financés par la CDPQ.

M. Schnobb a souligné que cette nouvelle méthode de financement annoncé par Québec allègera la pression sur les finances publique, ce qui fera en sorte que le gouvernement pourra désormais investir plus dans le maintien des infrastructures et les projets de développement ayant une ampleur moins importante.

Bien qu’il soit heureux à l’idée que le SLR sur le pont Champlain et le train de l’ouest voient le jour, le chef de Projet Montréal, Luc Ferrandez s’est dit inquiet que les prochains projets de transport en commun qui seront ciblés soit choisis en fonction de leur rentabilité, plutôt que selon les besoins réels.

«Dans son discours, le premier ministre du Québec a souligné à quel point les projets d’infrastructures confiés à la Caisse seront structurants pour le Québec et rentables à long terme. Dans ce cas, pourquoi les confier au privé plutôt que les réaliser à même les revenus du gouvernement», a demandé M. Ferrandez.

Le porte-parole de l’Alliance Transit a convenu que plusieurs détails devaient être précisés, notamment pour ce qui est du choix des projets, de la tarification et de la participation de l’Agence métropolitaine de transport (AMT).

L’AMT, qui était très impliquée dans le projet de train de l’ouest, a réservé ses commentaires sur l’annonce de Québec. «Aussi longtemps que le projet de loi, n’est pas adopté, notre rôle de planificateur du transport collectif demeure», a dit la porte-parole de l’Agence, Fanie Clément Saint-Pierre. Elle a précisé que l’agence collaborera avec la CDPQ.

Le Parti québécois s’oppose de son côté à ce que la CDPQ réalise des projets d’infrastructures au Québec. «Les infrastructures de transport collectif sont un service public, non pas une entreprise qui génère des profits d’exploitation, à moins de gonfler les tarifs ou de miser sur la spéculation foncière, a affirmé le chef du Parti québécois, Stéphane Bédard. L’annonce de ce matin démontre que le gouvernement est prêt à prendre un risque grave avec le bas de laine des Québécois et qu’il n’a aucune solution à proposer à court terme pour soutenir l’économie.

Dans l’Ouest-de-l’île, l’ancien ministre libéral, Clifford Lincoln, était au contraire heureux d’apprendre que le projet de train de l’ouest serait réalisé par la CDPQ.

«C’est une bonne nouvelle, a lancé le porte-parole de la Coalition pour le train de l’Ouest, qui regroupe des élus et des citoyens. De savoir que ça va se réaliser dans un délai établi et d’avoir de l’argent, c’est la clef de tout. Reste à savoir quel genre de projet ce sera.»

M. Lincoln espère que la communauté de l’Ouest-de l’île sera consultée lors de l’élaboration du projet. «On veut un service fiable, fréquent et adéquat», a-t-il insisté.

La bonne humeur était aussi de mise à Aéroports de Montréal (ADM) qui réclame depuis plusieurs années la création d’une navette entre l’Aéroport Montréal-Trudeau et le centre-ville de Montréal.

«On voit que le projet va enfin pouvoir avancer», a dit la vice-présidente des affaires publiques et des communications d’ADM, Christiane Beaulieu. Elle a expliqué que le projet de desserte de transport en commun de l’Ouest-de-l’île a cheminé au cours des dernières années. Une entente avec le Canadien national ou le Canadian Pacific a été écartée et un tracé optimal a été déterminé avec l’aide de la STM.
Avec la Presse canadienne

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