Lachine

Un projet résidentiel pour revaloriser le terrain de Jenkins

L’arrondissement de Lachine soumettra jeudi à la Ville de Montréal un projet de développement résidentiel sur le terrain de l’ex-compagnie Jenkins, situé dans le secteur Lachine-Est, une ancienne zone à forte densité industrielle, abandonnée depuis plus de cinq ans.

Selon les informations obtenues par TC Media, le projet en question, qui serait réalisé sur un terrain de plus 300 000 pieds carrés impliquera des travaux de construction d’égouts, d’aqueduc, de rues, de parcs et de nombreuses résidences.

TC Media a appris l’existence de ce projet par le bais du registre des lobbyistes, alors que le lobbyiste Dany Tremblay, qui représente la compagnie Aldo construction, a un mandat sur le dossier depuis le début de 2015.
Il nous a été impossible d’obtenir la valeur et l’ampleur exactes du projet qui sera présenté à la Ville de Montréal cette semaine.

Un plan général du terrain
Le projet général sera présenté au Service de mise en valeur du territoire de la ville-centre lors d’une rencontre à laquelle assistera le directeur de l’arrondissement, Martin Savard, et le directeur de l’aménagement. Miche Séguin.

«Il s’agit de faire en sorte que le projet de développement devienne prioritaire parmi les grands projets de la Ville de Montréal», explique le chargé de communication à l’arrondissement de Lachine, Serge Simard. Si le projet est accepté, alors se mettra en branle une planification des travaux d’infrastructures, incluant égouts, aqueduc et rues.

«L’arrondissement souhaite un développement intégré et unifié pour le secteur», ajoute M. Simard. Toutefois, pour le moment, précise M. Simard, «aucun permis de construction n’a encore été demandé à l’arrondissement».

TC Media a appris que depuis le début de l’année, le lobbyiste Dany Tremblay travaille pour la compagnie Aldo Construction pour présenter le projet.

Aldo Construction a d’abord fait des démarches afin d’obtenir une approbation du conseil de l’arrondissement de Lachine en vue d’un projet qui occuperait une partie de ce vaste terrain industriel, localisé entre la 6e Avenue, les rues William-MacDonald, Georges-V et Saint-Louis et le boulevard Saint-Joseph.

Dans cette foulée, l’arrondissement a demandé au promoteur l’élaboration d’un plan général pour l’ensemble du terrain avant de créer de nouveaux espaces qui serviront à la construction d’habitations désormais autorisées par la nouvelle réglementation d’urbanisme, adoptée par le conseil de Lachine il y a trois ans.

C’est le maire Claude Dauphin qui a intéressé la Ville de Montréal au projet, en lui demandant de s’impliquer dans la réalisation des infrastructures nécessaires.
En mars dernier, le conseil d’arrondissement a accepté la proposition des futures rues et parcs, ainsi que sur la densité. La prochaine étape sera l’élaboration d’un protocole d’entente au niveau des infrastructures (aqueducs, égouts, rues) entre la Ville et le promoteur, si le projet est accepté par la ville-centre.

Un immense territoire
Cet immense territoire situé à l’est de Lachine a été longtemps la chasse gardée de grandes entreprises en industrie lourde, dont Dominion Bridge et Jenkins Valves.

Si Dominion Bridge est toujours propriétaire de ses terrains, malgré le nouveau zonage mixte résidentiel-commercial prévu dans le secteur; Jenkins Valves n’existe plus, l’usine ayant été démolie et le terrain décontaminé. C’est précisément là qu’Aldo veut construire.

Dans ce dossier, tous les efforts de l’arrondissement vont dans le sens de revitaliser l’ancienne zone industrielle et d’augmenter la population de Lachine. Le maire Dauphin en avait fait une promesse électorale aux élections municipales de 2013.

Une telle démarche se poursuit aussi dans le secteur Lachine-Centre, où des usines démolies ou incendiées ont cédé la place à des milliers de maisons et condominiums depuis une quinzaine d’années.
Une activité qui ne se dément pas, alors que la construction se poursuit toujours.

Plusieurs contraintes
Le professeur titulaire à l’École d’urbanisme et d’architecture du paysage de l’Université de Montréal, Gérard Beaudet, estime que le développement de ce vaste secteur, qui rappelle un «vieux quartier ouvrier» fait face à plusieurs contraintes.

«C’est un gros morceau, un gros potentiel, un gros défi, explique le professeur Beaudet, mais les promoteurs ne sont pas pressés d’y présenter des projets, notamment en raison du ralentissement du marché immobilier».

M. Beaudet ajoute qu’il y a actuellement un «effet de débordement», parce qu’il y a eu beaucoup de développement résidentiel dans le sud-ouest, notamment autour du marché Atwater, et que cela entraîne «un essoufflement à l’ouest», comme à Lachine.

Professeur à l’Université de Montréal depuis 25 ans, M. Beaudet rappelle que la «lancée» vers la conversion des anciennes zones industrielles en nouveaux quartiers résidentiels remonte à 1980, dans des villes comme Sherbrooke, Drummondville et Magog. À Montréal, l’un des premiers «recyclage de sites industriels» a été celui des usines Angus.

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