Au lendemain de la présentation du plan d’action en électrification des transports du gouvernement Couillard, le Parti québécois a dénoncé l’absence d’un plan concret pour le prolongement de la ligne bleue du métro. Le gouvernement, ainsi que l’Agence métropolitaine de transport, répliquent que le projet est bel et bien sur les rails.
Le plan d’action en électrification des transports, qui s’étend sur cinq ans, comporte un montant de 83 M$ pour le Fonds des réseaux de transport terrestre (FORT), dans le cadre duquel trois projets, soit le transport collectif sur le futur pont Champlain, le train de l’Ouest et le prolongement de la ligne bleue feront l’objet d’études.
En ce qui concerne l’ajout de stations de métro dans l’est de Montréal, l’étude devrait être acheminée au gouvernement avant la fin de l’année. Elle comprendrait notamment des détails sur la conception des infrastructures et leur localisation.
Selon le PQ, le projet n’avance qu’à pas de tortue.
«Ce dossier-là est non partisan, le gouvernement de Marois avait pris la décision d’aller de l’avant et les libéraux devaient le poursuivre. On est un peu surpris que le projet soit encore à l’étude», déplore la porte-parole de l’opposition en matière de transport, Martine Ouellet.
Le gouvernement Marois avait annoncé en septembre 2013 l’ajout de cinq nouvelles stations vers l’est et mis sur pied d’un bureau de projet financé à la hauteur de 38,8 M$.
Près de deux ans après cette annonce, le bureau de projet doit toujours produire un dossier d’opportunités.
La députée libérale dans Jeanne-Mance Viger, Filomena Rotiroti, se veut rassurante.
«Le projet va bon train selon les délais prévus. Le prolongement de la ligne bleue est à l’étape de l’étude. Le bureau de projet doit produire le dossier d’opportunités avant la fin de l’année, et une fois cette étude réalisée, le gouvernement pourra aller de l’avant», affirme-t-elle.
Mme Rotiroti rappelle que le projet de prolongement de la ligne bleue fait partie du Plan québécois des infrastructures 2015-2020, ce qui témoigne de la bonne volonté du gouvernement d’aller de l’avant.
«On doit laisser les experts étudier le dossier, parce qu’une fois que c’est fait, c’est pour une cinquantaine d’années, insiste la députée. On va continuer à mettre de la pression pour que le dossier avance.»
Le conseiller de ville à Saint-Léonard, Dominic Perri, espère également que le projet s’accélère.
«Tout est sur la table mais il n’y a pas d’argent. Le provincial ne met pas assez d’argent et avec toutes les coupures, il faut espérer que le fédéral investisse», affirme-t-il.
Le ministère des Transports n’a pas précisé la somme allouée aux études concernant le prolongement de la ligne bleue, ni la nature des études mentionnées au plan d’action en électrification des transports 2015-2020.
Étudier toutes les options
Alors que la construction d’une nouvelle voie souterraine est sur toutes les lèvres depuis plusieurs années, le ministère du Transport a évalué la possibilité d’opter pour un train de surface, une option moins coûteuse qu’a favorisée le maire Denis Coderre.
L’étude de l’AMT présentée au mois de juin a démontré les avantages du métro souterrain, plus rapide et qui permettrait de transporter davantage de passagers.
Selon Mme Ouellet, cette nouvelle évaluation a fait perdre du temps au gouvernement.
«Le mandat donné à l’AMT pour son bureau de projet est loin d’être clair. On sent le ministre très hésitant dans ce dossier», dit-elle.
Sans préciser sur quoi porteraient les études mentionnées au plan d’action en électrification des transports, l’AMT, dans un courriel acheminé à TC Media, assure que les travaux du bureau de projet responsable du dossier du prolongement du métro «avancent très bien.»
«Le prolongement du métro est un projet d’envergure. L’AMT doit respecter de grandes étapes dans l’élaboration du projet du prolongement du métro Cela consiste en résumé, à plusieurs études qui sont d’abord de plus haut niveau, puis plus précises et techniques», affirme Fanie Clément St-Pierre, porte-parole de l’AMT.
Selon ce que présente l’Agence métropolitaine de transport (AMT) sur son site Internet, le prolongement de la ligne bleue comprendrait cinq nouvelles stations, soit Pie-IX, Viau, Lacordaire, Langelier et Anjou, ce qui entraînerait un achalandage journalier de plus de 80 000 usagers.