L’Université de Montréal est désormais membre de l’Union des étudiants du Québec (UEQ), la nouvelle association nationale visant à remplacer la défunte Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). Plusieurs associations dénoncent cependant le manque de consultations effectuées auprès de la communauté étudiante.
Cent cinquante-six représentants d’associations étudiantes membres se sont prononcés mercredi soir en faveur de l’adhésion au nouveau regroupement national, au terme d’un congrès extraordinaire de la Fédération des associations étudiantes de l’Université de Montréal (FAECUM) qui a duré un peu près de trois heures. Quarante-cinq ont voté contre.
Le secrétaire général de la FAECUM se réjouit de ce résultat qui signifie que le projet d’UEQ pourra aller de l’avant. «On a beau représenter le cinquième des étudiants universitaires au Québec, sans une association nationale qui puisse parler au nom de tous, c’est difficile de discuter avec le gouvernement», note Nicolas Lavallée. Huit autres associations étudiantes du Québec tiendront des consultations d’ici la fin de la session d’automne.
Un débat en accéléré
Certaines associations dénoncent cependant ce qu’elles considèrent être un processus bâclé par le bureau exécutif de la FAECUM. «Nous avons eu accès aux documents il y a seulement trois semaines», déplore Kevin Kaiser, membre du comité exécutif de l’Association des étudiants en philosophie.
Son de cloche similaire chez sa collègue Audrey Paquette qui pense que trop peu d’étudiants ont pu s’exprimer sur la possibilité de s’affilier à l’UEQ. «La FAECUM est probablement la seule association à s’affilier sans consulter ses membres individuellement, que ce soit par référendum ou par assemblée générale», dénonce-t-elle.
Le congrès est cependant la méthode prévue par les règlements de la fédération, rappelle Nicolas Lavallée. Les associations membres de la FAECUM ont eu trois semaines pour consulter leurs membres, la plupart par assemblée générale, afin d’adopter une position en vue du congrès de mercredi.
La FAECUM avait un calendrier à respecter afin que les cotisations à l’UEQ, qui s’élèvent à 4,50$ par étudiant, puissent être prélevées dès la session prochaine.
L’AVEQ, la deuxième voix ignorée
Plusieurs étudiants déplorent également que l’UEQ ait été la seule option offerte. L’Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ) est un autre regroupement étudiant qui est né après l’implosion de la FEUQ.
«Nous aurions été heureux de présenter notre alternative aux étudiants et étudiantes de l’UdeM. Surtout que certaines personnes sur le campus nous ont contactés pour manifester leur intérêt», explique son coordonnateur général, Médérick Potvin.
L’UEQ a adopté un système de votation à double majorité : pour être adoptée, une position doit recueillir l’appui de plus de 50% des associations, qui doivent représenter au moins 40% des étudiants membres. À l’AVEQ, c’est une association, une voix. Nicolas Lavallée précise en plus que la structure de l’UEQ concorde davantage aux demandes et recommandations des associations membres de la FAECUM.
L’UdeM, la pierre angulaire
L’affiliation de la FAECUM est une étape importante de la création d’une association étudiante universitaire québécoise. La FEUQ avait cessé ses activités après le départ des étudiants de l’UdeM au printemps. Compter dans ses rangs l’université sur la montagne a un poids symbolique important, selon le professeur au cégep de Maisonneuve et auteur de L’histoire du mouvement étudiant, de 1983 à 2006, Benoit Lacoursière. «Plusieurs membres de la FAECUM ont obtenu des postes au sein de l’exécutif de la FEUQ au fil des années», rappelle-t-il.
L’Union des étudiants du Québec n’a pas encore de porte-parole national officiel, mais pourrait lancer ses activités dès ce printemps.