Les personnes atteintes de maladies du sang, comme la leucémie, pourraient avoir recours 10 fois plus souvent à une transplantation de cellules souches de sang de cordon si les résultats des premiers essais cliniques canadiens, qui débuteront en 2016, s’avèrent concluants.
La greffe de cellules souches permet de régénérer le système immunitaire des personnes atteintes du cancer ou des patients, dont la moelle osseuse a été endommagée par la maladie ou un traitement.
Actuellement, la greffe de sang de cordon s’adresse surtout aux enfants ou aux personnes dont le poids est inférieur à 110 livres puisque le nombre de cellules souches est limité dans le sang de cordon.
«En soumettant, le sang de cordon à la molécule que nous avons trouvé, l’UM171, les chercheurs de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) ont réussi à multiplier par 13 le nombre de cellules souches présentes dans le sang de cordon», explique Anne Marinier, chercheure principale et directrice de la chimie médicinale de l’IRIC de l’Université de Montréal. En ce moment, on peut utiliser environ 5% des sangs de cordons pour les transplanter chez les adultes, si nos essais cliniques fonctionnent, nous allons multiplier ce nombre par 10».
La banque de sang de cordon d’Héma-Québec comportait 9345 unités de sang de cordon en 2014, qui ont servi à 19 greffes alors qu’il y avait 78 greffes de moelle osseuse cette année-là.
L’exemple de Mai Duong
La jeune vietnamienne Mai Duong, en rémission de la leucémie, a longtemps attendu un donneur de cellules souches compatible avec elle. Devant l’inexistence de ce donneur de moelle osseuse, c’est sa petite taille qui lui a permis d’avoir recours à une greffe de sang de cordon l’année dernière.
«Si cet essai clinique donne de bons résultats, ça donne tellement d’espoir à tous ceux qui sont toujours dans l’attente», souligne la jeune mère.
Durant les deux premières phases de cette étude, qui dureront trois ans, 25 patients provenant de Montréal, Québec et Vancouver seront traités.
«On devrait avoir les premiers résultats dès 2016, souligne Mme Marinier. S’ils sont bons, nous pourrons traiter des patients dans 5 à 6 ans.»
Le rejet de cette greffe est également moins susceptible de se réaliser que dans le cas des greffes de moelle osseuse. «Les cellules sont plus jeunes et moins matures, explique Mme Marinier. Le problème de compatibilité serait considérablement réduit.»
Mme Duong qui se réjouit de cette avancée, souligne que d’ici là, la plus grosse mission du Québec est de diversifier sa banque de donneurs. «Tellement de gens de différentes origines sont toujours dans l’attente.»