Montréal

18M$ pour lutter contre l’agrile du frêne

Zacharie Goudreault - Métro

Alors que plus de 13 000 frênes ont été abattus à Montréal depuis 2011, l’administration Coderre a annoncé mardi qu’elle investira 18M$ cette année dans la lutte à l’agrile du frêne et dans la plantation d’arbres dans la métropole.

«C’est une guerre pour laquelle on a les outils. C’est une lutte qu’on est en train de gagner», a soutenu en conférence de presse Réal Ménard, membre du comité exécutif responsable du développement durable, de l’environnement, des grands parcs et des espaces verts.

Bien que le nombre de frênes contaminés ait considérablement augmenté au cours des deux dernières années, M. Ménard s’est réjoui de constater qu’environ 11 500 arbres ont été plantés dans les lieux publics de la métropole en 2015, soit environ 4000 de plus que l’année précédente.

«Le nombre d’arbres qu’on va couper cette année va stagner alors que plus d’arbres vont être plantés», a-t-il déclaré.

La Ville a toutefois abattu plus de 4300 arbres en 2015, soit 1000 de plus que ce qu’elle avait prévu à l’origine. En 2016, plus de 3400 arbres devraient être abattus, selon un rapport prévisionnel.

La directrice générale de la Société de verdissement du Montréal métropolitain (SOVERDI), Malin Anagrius, a précisé que des dizaines d’essences d’arbres seront plantées dans la métropole afin de contrer la propagation de l’agrile de frêne. «Il faut planter le bon arbre au bon endroit», a-t-elle ajouté.

Le coordinateur de la campagne «Révélez votre nature» au Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), Emmanuel Rondia, se réjouit de la décision de la Ville de mettre fin à la monoculture. «Les plantations doivent être faites dans une perspective durable. Qui sait s’il n’y aura pas un autre type de ravageur dans quelques années?», a-t-il imagé.

Afin d’éviter que les frênes en santé soient contaminés, des biopesticides permettent d’éloigner les insectes ravageurs pendant deux ans. «Après, on doit recommencer. C’est la seule solution pour l’instant», a avoué Réal Ménard.

Ce dernier a également rappelé que les propriétaires sont dans l’obligation de traiter ainsi les frênes se situant sur leur demeure, sous peine de sanctions.

Emmanuel Rondia croit quant à lui que les Montréalais devraient être davantage sensibilisés à la menace de l’agrile du frêne. «Il y a encore du travail à faire au sujet de la sensibilisation. On pourrait faire du porte-à-porte», a-t-il lancé.

Une perte de contrôle

«On est dans une situation de perte de contrôle», a déploré, en marge du point de presse, le porte-parole de Projet Montréal en matière d’environnement, Sylvain Ouellet.

Le conseiller municipal affirme que l’administration Coderre devrait «planter deux arbres pour un arbre abattu» si elle désire augmenter de 20 à 25 % la végétation de la ville d’ici 2025, comme le prévoit le Plan d’action canopée.

M. Ouellet croit d’ailleurs qu’il y a beaucoup plus d’arbres affectés que ce que prétend la Ville et considère que la situation est loin d’être «sous contrôle».

«On a eu certains arrondissements qui n’ont pas fait de dépistage en 2013, alors on ne savait pas que l’agrile était présente», a précisé M. Rondia. «Un manque de vision» qui explique selon lui pourquoi certains arrondissements verront le nombre d’abatages d’arbres sur leur territoire bondir cette année.

Mont-Royal

Le parc du Mont-Royal, qui compte environ 25 000 frênes, serait dans une situation préoccupante, selon M. Rondia.

«On a quand même un enjeu majeur avec le parc du Mont-Royal. Une fois que l’insecte rentre dans les arbres, ça peut faire des ravages», s’inquiète-t-il.

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