Montréal

Agression contre Couillard: Torres remis en liberté

Police arrest a man after he rushed towards the stage as Quebec Premier Philippe Couillard was leaving the area speaking during a vigil held in honour of those who died in the Orlando nightclub Thursday, June 16, 2016 in Montreal. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – L’individu qui aurait agressé le premier ministre du Québec Philippe Couillard, jeudi soir, a été remis en liberté, mais il devra se soumettre à 19 conditions.

Esteban Torres, âgé de 20 ans, a brièvement comparu, vendredi après-midi, au palais de justice de Montréal. Il a enregistré son plaidoyer de non-culpabilité et a entendu la liste des conditions auxquelles il devra se soumettre. La Couronne ne s’est pas opposée à sa remise en liberté.

L’homme a comparu sous des accusations de voies de fait armées avec un objet non identifié et d’avoir troublé la paix.

Vêtu d’un très grand t-shirt noir, cheveux ras, l’homme, bien alerte, a acquiescé quand on lui a lu ses conditions de remise en liberté.

La juge Louise Villemure lui a demandé s’il avait des questions à poser, il a répondu «ouais», puis a ajouté: «est-ce que c’est possible de l’avoir en papier?» Il faisait ainsi référence à la liste des 19 conditions auxquelles il devra se soumettre.

Parmi les conditions qui lui ont été imposées, il devra se tenir à bonne distance du bureau et de la résidence du premier ministre Couillard et des représentants des partis politiques. Il devra s’abstenir de communiquer avec eux également.

Il ne pourra participer à des manifestations sur la place publique à moins que celles-ci soient pacifiques. Et si une manifestation d’abord pacifique s’envenime, il devra alors la quitter sur-le-champ.

Il ne pourra participer aux activités du groupe militant Pink Bloc.

«On croit que son militantisme, pour l’instant, doit être mis de côté. Monsieur doit s’assurer d’avoir un comportement calme et paisible jusqu’à la fin des procédures», a souligné la procureure de la Couronne au dossier, Me Amélie Rivard, qui s’est adressée aux médias après la comparution de M. Torres.

Il devra également rencontrer son médecin traitant et/ou un psychiatre et prendre toute médication qui lui sera alors prescrite.

«On veut s’assurer que monsieur est bien en état de comprendre ses conditions et que son état ne mettra pas lui-même ou quiconque en danger», a justifié Me Rivard.

Il lui est aussi interdit de posséder une arme.

Il devra également garder la paix, faire un dépôt de 500 $ et demeurer chez lui.

«Monsieur s’est engagé devant la Cour à respecter certaines conditions et ces conditions-là garantissent la sécurité tant du plaignant allégué que du reste de la société», a résumé Me Rivard.

Il doit revenir devant le tribunal le 15 septembre pour la suite des procédures.

Plusieurs proches et amis de M. Torres ont assisté à sa comparution. Ils n’ont pas voulu donner d’entrevue aux médias. Certains ont invectivé des caméramans et journalistes qui suivaient son avocate dans un corridor, allant jusqu’à se plaindre de harcèlement aux constables spéciaux du palais de justice.

Selon des témoins de l’événement, jeudi soir à Montréal, l’individu a lancé un objet qui ressemble à une grosse boule de papier vers le premier ministre du Québec, à l’occasion d’une veille en l’honneur des victimes de la tuerie d’Orlando dans un bar gai, qui a fait 49 victimes. L’homme avait lui-même pris la parole lors de la cérémonie.

Le premier ministre n’a pas été blessé et il a été emmené prestement hors des lieux par ses gardes du corps.

Vendredi matin, le premier ministre Couillard a déclaré que l’incident était derrière lui et qu’il continuait à mener ses activités comme prévu.

De retour dans sa circonscription de Roberval, au Lac-Saint-Jean, il a salué le travail des agents qui assuraient sa sécurité et ceux qui ont rapidement arrêté l’agresseur. L’incident lui est apparu imprévisible.

Le premier ministre a assuré que l’événement ne changerait pas son approche favorisant la rencontre des gens, précisant qu’il ne voulait pas gouverner depuis un bureau.

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