Un organisme montréalais fait volte-face sur le travail du sexe
Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de l’Ouest-de-l’Île est en pleine transformation après avoir changé sa position sur le travail du sexe. Le CALACS demande désormais sa décriminalisation et offrira aussi ses services à toutes les personnes trans, non-binaires et bispirituelles.
«Notre objectif premier est de lutter contre la violence sexuelle et il est désormais clair que l’abolitionnisme ne sert pas cet objectif, mais contribue plutôt aux obstacles déjà rencontrés par les survivant.es d’agressions sexuelles», explique le CALACS dans un communiqué.
La décision d’ouvrir les services à une plus grande diversité d’identification de genre vient d’un désir d’inclusion et d’intersectionnalité. «Nous savons que pour être intersectionnel, le féminisme se doit d’être trans-inclusif», est-il expliqué.
Ces changements diffèrent de la déclaration de principe du Regroupement québécois des CALACS. Le centre de l’Ouest-de-l’Île a décidé de quitter celui-ci pour ne «pas être associé.es à un mouvement et des groupes qui ne partagent pas nos valeurs d’inclusion».
En 2005, les CALACS du regroupement ont décidé de prendre position contre le travail du sexe, considérant celui-ci comme «une forme d’agression sexuelle et d’exploitation sexuelle». Le CALACS de l’Ouest-de-l’Île juge désormais que cette position crée de la stigmatisation et contribue à la création de conditions de travail dangereuses pour les travailleuses.
Pour «se rebâtir une image en alignement avec nos valeurs», explique Noah Benoit, qui coordonne la transformation du CALACS, l’organisme est en pleine refonte et changera prochainement son logo ainsi que son nom. Un processus d’embauche y est aussi en cours afin d’offrir des services par et pour des personnes de différentes expressions de genre.
L’organisme Stella, qui milite pour la dépénalisation du travail du sexe, s’est réjoui de la nouvelle et espère voir tous les CALACS du Québec suivre le pas.