Quelques poutres de l’Estacade du pont Champlain abritent la plus grande colonie d’hirondelles à front blanc du Québec, une espèce dont la population diminue, sauf près de L’Île-des-Sœurs, où elle est même en croissance. La protection de la centaine de nids qui y sont répertoriés représente parfois un défi pour les ouvriers des chantiers du secteur.
Il y a quelques années, des employés de la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain (PJCCI) ont remarqué que plusieurs hirondelles avaient élu domicile sous le pont Champlain. Sachant que la réfection était imminente, le directeur de l’environnement de PJJCI, Martin Chiasson, a développé un plan afin de déplacer la population d’oiseaux sans trop les déranger.
«On a remarqué que beaucoup d’hirondelles avaient fait leurs nids particulièrement sous quatre poutrelles près de la jetée Est, à la digue de l’île Notre-Dame. On a donc fait poser des poutres semblables à l’ouest et elles ont adopté l’endroit», raconte M. Chiasson.
D’autres poutrelles seront installées tout au long de la structure, puisque l’Estacade, par sa forme, représente l’abri idéal des hirondelles. De nature nerveuse, elles préfèrent être juchées en hauteur, tout en étant protégées des intempéries.
La transition était sensible puisque la confection des nids faits de boue demande beaucoup d’efforts aux hirondelles. À tel point que les oiseaux reviennent année après année au même nid pondre et élever les oisillons. PJCCI affirme que pour l’instant, l’opération est un succès.
Sensibilisation
M. Chiasson s’assure que tous les partenaires de PJJCI, dont les entreprises de construction embauchées, prennent en considération la protection de la faune et de la flore près des travaux. Même les surveillants de chantiers sont formés en fonction des nichoirs notamment.
«On est en train de faire un inventaire de la biodiversité sur le territoire de PJCCI. Le but, c’est d’être en avance, de prévoir comment on adaptera les travaux pour déranger le moins possible les espèces présentes», indique celui dont le poste existe depuis 2007.
Les hirondelles ne sont pas les seules à bénéficier d’espaces réservés sur les infrastructures fédérales. Les ponts Mercier, Clément, Jacques-Cartier et Champlain possèdent chacun deux à trois perchoirs destinés à des familles de faucons. Ces oiseaux de proie étant très territoriaux, un seul couple s’installe sous chaque pont, au printemps habituellement. Et pour ceux qui se posent la question, les faucons sont très utiles puisqu’ils se nourrissent de mouettes.