La Lavalloise de 24 ans Danika Garneau veut sensibiliser ses concitoyens à la gravité du mélanome, un cancer de la peau, contre lequel elle se bat depuis cinq ans.
Danika a photographié son quotidien pendant trois semaines au mois de juin, dans le cadre de la campagne «Le mélanome à travers ma lentille», lancée mercredi par la Fondation Sauve ta peau. Entre ses cours et ses stages en soins infirmiers, sa vie est ponctuée de traitements en immunothérapie.
«Même si je n’ai presque plus de traces de cancer, je dois aller à l’hôpital une fois aux trois semaines, branchée par intraveineuse pendant deux heures à une machine. J’ai ensuite de la fatigue extrême pendant deux jours», a raconté Danika, qui a développé un vitiligo comme effet secondaire de ses traitements, qu’elle devra suivre encore au moins cinq ans.
Lorsqu’elle a eu son premier diagnostique de mélanome, en 2011, la jeune fille, alors étudiante en enseignement, ne s’est pas trop inquiétée. Elle s’est fait enlever une tumeur de grain de beauté dans le dos, qui lui a laissé une grande cicatrice. La maladie est toutefois revenue deux ans plus tard.
«J’ai commencé à avoir six grosses bosses sur le corps. C’était des métastases. J’en avais sur les poumons, le foie et à l’os du pied. On était passé de stade 1 à stade 4», se rappelle-t-elle. Elle a dû arrêter l’école et le travail pendant un moment et suivre divers traitements de chimiothérapie.
«Quand je dis que j’ai un cancer de la peau, les gens ont le réflexe de penser que ce n’est pas grave. Mais quand je dis que j’ai perdu mes cheveux avec la chimiothérapie, ils commencent à comprendre.» – Danika Garneau
Dans tout ce processus, Danika est passée d’étudiante en éducation à étudiante en soins infirmiers, ayant été touchée par le soutien des infirmières. «Je me suis dit que je pourrais faire une différence. J’ai récemment eu un stage en chirurgie et j’ai vu beaucoup de cas de cancer. Comme je sais ce que c’est, j’ai une empathie plus naturelle que les autres», a-t-elle rapporté.
Elle veut aussi faire une différence en parlant de son histoire le plus souvent possible, sur les réseaux sociaux et dans le cadre de conférences pour la Fondation Sauve ta peau. Ce ne sont pas seulement les personnes âgées ou celles qui vont au salon de bronzage qui peuvent développer un mélanome, souhaite-t-elle faire prendre conscience au public. Dans son cas, c’est probablement un mélange de facteurs génétiques et environnementaux, comme un coup de soleil dans sa jeunesse, qui ont été néfastes.
«C’est possible de le prévenir. Les gens doivent autant prendre au sérieux de se mettre de la crème solaire et de regarder leur corps et leurs grains de beauté que de ne pas fumer», a-t-elle déclaré.
Au Canada, le mélanome est l’un des quatre cancers les plus courants chez les personnes de 15 à 29 ans en 2015, représentant 4% des décès par cancer dans ce groupe d’âge. Il y a eu 6800 nouveaux cas de mélanomes au Canada en 2015.