Un centre de recherche compte lancer un réseau de 300 espaces de cotravail au Québec. Un premier endroit ouvrira en octobre dans des locaux de la caisse Desjardins De Lorimier-Villeray, à Montréal.
Les espaces de coworking, où des travailleurs autonomes et des entrepreneurs partagent des bureaux et socialisent, sont de plus en plus nombreux au Québec, soit environ 55 en 2016. Mais l’offre actuelle est loin de répondre à la demande, estime Louise Guay, présidente du Living Lab de Montréal. La proportion de travailleurs indépendants sur le marché augmente et les employeurs demanderaient de plus en plus à leurs employés de se déplacer.
«En plus de ne pas être assez nombreux, les espaces de coworking ne sont pas organisés en réseau. Ils sont gérés individuellement», a souligné Mme Guay.
Son projet, appelé Réseau Interlieux, permettrait aux travaillleurs de réserver à la pièce des espaces partagés peu importe où ils sont au Québec, notamment en banlieue, à l’aide d’une application mobile unique. Ils feraient en même temps partie d’une communauté de professionnels de tous genres.
«Si on développe des lieux de travail près d’où les gens vivent, ils vont épargner du temps de déplacement et on va décongestionner la ville», a fait valoir Mme Guay.
En plus d’offrir des salles de réunion, des postes de travail et des cuisines, Mme Guay souhaite implanter des services modelés selon les besoins des utilisateurs. Elle évoque des chambres pour faire des siestes, des ateliers de formation, des cours de yoga, des services de santé ponctuels, des conférences, des garderies, etc.
Où trouver tous les locaux pour accueillir ces lieux à peu de frais? Mme Guay est notamment en discussion avec la Fédération des caisses Desjardins et avec des caisses populaires individuelles, dont plusieurs auraient un surplus immobilier. La passionnée a déjà convaincu Jean-Pierre Cantin, directeur général de la caisse De Lorimier-Villeray, qui fournira gratuitement des locaux pour un projet-pilote comprenant 10 postes de travail.
«Ça fait partie de notre mission d’investir dans des projets novateurs qui peuvent faire boule de neige. Ça pourrait aider des organismes, des entreprises et des particuliers dans notre milieu», a expliqué M. Cantin.
Yann Rousselot-Pailley, directeur général de 2PS, un réseau de collaboration de 374 professionnels à Montréal et ailleurs dans le monde, compte proposer systématiquement à ses consultants de se rencontrer dans des espaces du Réseau Interlieux. «Nos professionnels se rencontrent actuellement dans des cafés, des bars et chez les uns et les autres. Des lieux connectés pour faire collaborer quelqu’un de Québec et de Montréal, ce serait génial», a affirmé l’entrepreneur.