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Une chambre de l’hôpital de Hull digne du tiers-monde

Michel Moyneur - Info07 / TC Media

Un Gatinois ne passe pas par quatre chemins pour dénoncer l’état lamentable d’une chambre de l’hôpital de Hull dans laquelle sa mère de 74 ans a dû séjourner au cours des derniers jours.

En moins de 24 heures, une photo de la chambre 608 du centre hospitalier du boulevard Lionel-Émond, publiée sur Facebook par Wayne Istead, a été partagée au-delà de 1400 fois en plus de faire l’objet de quelque 170 commentaires.  

Le coin lavabo «était caché par un rideau à notre arrivée», relate M. Istead.

En faisant la triste découverte, «on a avisé les infirmières en service, qui nous ont dit que ce n’était pas le seul endroit dans cet état dans le bâtiment. Elles s’en sont excusées.»

Atteinte d’un cancer, la mère de M. Istead a dû prendre le chemin de l’hôpital trois jours après avoir été frappée par une infection bactérienne post-chirurgicale. Après plusieurs heures passées à l’urgence, la chambre 608 s’est libérée samedi soir. Elle y est restée jusqu’à lundi.

«À l’hôpital de Gatineau, c’est beaucoup mieux, note le fils de la septuagénaire. À Hull, ça faisait très longtemps que je n’étais pas monté sur un étage où il y a les chambres. C’est déplorable de voir que les gens qu’on aime se retrouvent dans des endroits comme ça.»

«Ma mère a quitté l’hôpital, mais il y a probablement quelqu’un d’autre dans cette chambre présentement. C’est inacceptable, elle devrait être condamnée.»

M. Istead n’entend pas demeurer les bras croisés.

«Je ne veux pas laisser les choses aller, dit-il. Ma famille et moi, on a envoyé des lettres au ministre Barrette et à (la direction de) l’hôpital.»

Une situation inacceptable qui sera corrigée, prévient le CISSSO
L’adjoint au président-directeur général du Centre intégré de santé et de services sociaux, Benoît Gauthier, juge inacceptable que des patients se soient retrouvés dans une chambre délabrée comme la 608 de l’hôpital de Hull.

Le représentant du CISSSO a tenu un point de presse où il a indiqué qu’une enquête était en cours présentement pour évaluer les actions à prendre pour éviter que des patients se retrouvent dans une chambre comme celle où s’est trouvée une dame de 74 ans.

«La photo parle, c’est complètement inacceptable et on va apporter les correctifs qui s’imposent», a-t-il indiqué, d’entrée de jeu, tout en ajoutant que des vérifications allaient être faites dans l’ensemble des établissements de santé pour évaluer si d’autres chambres sont dans un état similaire.

M. Gauthier affirme que c’est en raison d’un déficit d’infrastructure dans les budgets du CISSSO qui font en sorte que certains travaux jugés plus critiques, comme le remplacement des génératrices ou l’ajout de climatiseurs sur certains étages de l’établissement de Hull ont été priorisés.

«Nous allons trouver les ressources nécessaires pour effectuer ces travaux. Nous attendons un rapport pour déterminer qu’est-ce qui doit être fait, affirme M. Gauthier. Mais nous allons trouver l’argent pour le faire.»

Impossible de savoir, au moment de la mise à jour du CISSSO, si plusieurs patients ont séjourné à la chambre 608 dans les dernières semaines ou mois, ou s’il s’agissait d’une chambre de « dépannage ». Il n’était pas non plus possible de savoir si les personnes qui ont été installées dans ces chambres ont pu être incommodées par l’état des lieux.

«Ce n’est pas possible pour le moment, nous sommes à évaluer le tout, mais nous allons nous assurer qu’aucun patient ne se retrouve dans cette situation», explique-t-il.

Une ligne de dénonciation
L’adjoint au président-directeur général du CISSSO s’explique mal comment la situation ne s’est pas rendue plus haut pour éviter que des patients séjournent dans des chambres comme celle-ci.

«Nous connaissions l’ampleur des travaux à réaliser dans l’hôpital de Hull, qui est le plus vieux du réseau dans la région, mais pas de cet ordre-là. On va faire un état de situation et nous assurer que des correctifs soient apportés.»

M. Gauthier indique qu’une ligne doit être mise en place dès le 1er décembre afin de permettre tant aux employés qu’aux patients ou proches d’alerter l’organisation lorsqu’il juge une situation inacceptable: «On devance l’annonce aujourd’hui».

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