TORONTO — L’intérêt des Américains pour les universités canadiennes s’est accru significativement depuis l’élection de Donald Trump à la présidence, ont affirmé plusieurs établissements au pays.
Par exemple, le site d’inscriptions de l’Université de Toronto a fait l’objet de dix fois plus de visites en provenance d’ordinateurs aux États-Unis au lendemain de la soirée électorale par rapport au jour précédent, a indiqué le vice-président du volet international de l’université, Ted Sargent.
Le 8 novembre, le site a reçu un nombre habituel de 1000 visites, tandis que ce chiffre a bondi le lendemain à 10 000 visites, a souligné M. Sargent.
Les recherches sur Google aux États-Unis pour «college Canada» et «university Canada» ont aussi explosé après l’élection, la plupart provenant de New York et de la Californie. Les deux éléments ont été inscrits dans le moteur de recherche plus de deux fois plus souvent, le 9 novembre, que n’importe quel autre jour dans les cinq dernières années.
À l’Université McGill, à Montréal, les recherches sur internet et les visites sur les pages de l’établissement n’ont pas été le seul indicateur de l’intérêt des Américains.
Kim Bartlett, directrice des admissions, a indiqué que l’université avait reçu des centaines de demandes d’inscription supplémentaires de la part d’Américains mardi dernier par rapport au même jour de l’année précédente.
Mme Bartlett a toutefois rappelé que le curriculum scolaire, et non les motivations politiques, entrait en ligne de compte pour l’admission d’un élève.
«Nous avons fait face à des élections, à des dévaluations de devises, à des séismes et des guerres. Il y a beaucoup d’événements mondiaux qui peuvent avoir un impact sur le nombre de demandes d’inscription, mais les exigences demeurent les mêmes», a-t-elle fait valoir.
L’Université McGill pourrait se retrouver avec une plus grande proportion d’étudiants américains dans ses classes, mais il faudra plusieurs mois avant d’évaluer l’impact manifesté par les voisins du sud. Les réponses aux demandes d’admission sont envoyées au printemps, et on ignore combien d’étudiants américains iront jusqu’au bout de leur démarche et accepteront les offres d’admission.
Davantage d’étudiants étrangers signifient une augmentation des revenus, étant donné que les frais d’admission sont plus élevés que pour les résidants canadiens.
Selon un rapport commandé par Affaires mondiales Canada, les étudiants étrangers auraient dépensé environ 11,4 milliards $ en frais de scolarité et autres dépenses quotidiennes en 2014, contribuant 9,3 milliards $ au produit intérieur brut du Canada.