National

Françoise, Jean-François et François

Parti Quebecois leader Jean-Francois Lisee speaks at a news conference prior to the partie's daily caucus meeting, Friday, December 2, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

Dans le but avoué, et légitime, de présenter une solution de rechange sérieuse au gouvernement Couillard, le Parti québécois et Québec solidaire seraient, apparemment, en train de discuter alliance. Quelle forme? Pas clair encore. Pacte de non-agression? Candidat commun pour chaque circonscription? Fusion pure et simple? Faudra attendre.

Toujours est-il que, depuis quelque temps déjà, les deux chefs de parti feignent la main tendue. Pour montrer leur bonne foi. Pour éviter de porter l’éventuel blâme, celui qui, indubitablement, sera lancé par les électeurs et militants indépendantistes.

Mais au-delà du jeu de cruise purement stratégique, qu’en est-il réellement? À mon avis, rien. Pensons-y deux secondes : qui, des deux partis, a tout à gagner à nouer une telle alliance? Le PQ. À 100%. Ce qui laisse un gros 0% à QS.

Lisée, surtout après avoir mis sur la glace le prochain référendum au motif que celui-ci amenuise les chances de victoire de son parti – ce qui est d’ailleurs vrai –, est condamné à remporter les suffrages de 2018. Autrement, bye-bye. La porte. Sort qui attend, d’ordinaire, tout chef du PQ ayant failli à la tâche.

Pour Québec solidaire, il n’en est rien. Avec trois députés bien en selle et d’encourageantes intentions de vote, le parti risque, visiblement, d’améliorer encore son sort. Pour le bien-être de l’Assemblée nationale, si vous voulez mon avis. Pourquoi? Parce que ses dirigeants et militants ont ceci de rare : ils semblent se ficher éperdument des sondages et agissent selon leurs convictions.

Convictions qu’on peut détester ou critiquer, bien entendu. Mais tel n’est pas le point. Québec solidaire constitue la seule conscience de gauche du Parlement. Vu le vent de droite, voire d’extrême droite, soufflant actuellement en Occident, disons que sa présence ne fait pas de tort.

Ce type de convictions, disons-le franchement, fait drôlement contraste avec le Parti québécois version Lisée. Celui qui virevolte à la vitesse de l’éclair. Un 360 degrés ambulant et récurrent. Qui a gagné sa course à la chefferie en faisant croire aux bombes sous les burqas. À l’alliance Cloutier-Charkaoui. Au fait que le burkini avait déjà posé des problèmes de sécurité en Afrique. Frime.

Sitôt élu, il change d’idée: faut plutôt parler d’économie. Quelques semaines plus tard? Sondage qui confirme les devants de la CAQ. Oups. Lisée dépose, dans les
24 heures, son plan d’action sur la «laïcité» et l’immigration. Changez de côté, vous vous êtes trompés…

Partant de la prémisse, démontrée depuis le temps, que QS a en aversion les manœuvres aux odeurs de fond de tonne identitaire, comment s’allier avec pareil virevolteur? Avec celui qui souhaite, simultanément, séduire les électeurs caquistes?

Sérieux, te marie pas, Françoise. J’éviterais même la première date. Et les drinks gratis.

Parce que ça sent le piège à con à plein nez, cette affaire. Parce que Jean-François a tout à gagner. Toi? Tout à perdre.

Parce qu’il te trompera. À la première occasion. Avec François. Après avoir tenté, en vain, un ménage à trois…

Articles récents du même sujet

Exit mobile version