Le paysage politique actuel, avouons-le, regorge de conformisme, langues de bois et autres platitudes convenues. La faute à qui? Allez savoir. Ce qui est sûr, par contre, c’est que tout politicien wannabe qui ose sortir des ornières classiques obtient, au moins avec les médias, un succès fou. Pensons, pour seul exemple, à Bernard Gauthier.
Et pourquoi ça? Probablement parce que, justement, l’électeur en a marre de ce conformisme intéressé. Qu’il a soif, selon toute vraisemblance, d’authenticité. Assurément pas parfait, le Rambo, loin s’en faut. Sauf qu’il parle, s’habille et agit sans prétention. De façon honnête et sincère. De quoi créer un contraste clair avec la moyenne des ours politiques.
Un de ces mêmes ours classiques, cela dit, se démarque à son tour par une candeur pratiquement inimitable. En fait, s’il était ici question d’un simple député d’arrière-banc, ses frasques seraient probablement passées sous le radar de tous, sauf peut-être celui d’Infoman. Mais non. Pas dans le cas présent. Parce qu’on parle, après tout, de Maxime Bernier. Un ancien ministre des Affaires étrangères du Canada. Oui, le chef de la diplomatie canadienne. Le même qui, à l’heure actuelle, brigue le leadership du Parti conservateur et qui, selon plusieurs, a une chance honnête de l’emporter. Un futur chef de l’Opposition officielle ou, encore, un éventuel premier ministre?
On peut rire à ces idées aux allures saugrenues. Un peu comme plusieurs, dont moi, riait à la seule idée d’imaginer un certain Donald Trump à la présidence américaine. Ça rigole moins fort, ces jours-ci. Parce qu’à l’ère de la politique-spectacle tout, de ce que j’ai compris, peut survenir.
Et pourquoi cette candidature fait-elle, pour employer un euphémisme, sourire? Parce que Maxime, nous le disions, est inimitable. Les preuves de sa candeur sont autant irréfutables que multiples. Voici les plus comiques (rappel:ce n’est pas parce que l’on rit que c’est drôle) :
Maxime débute sa carrière politique au sein du cabinet du ministre québécois des Finances de l’époque, Bernard Landry. Il travaille alors sur un des dossiers les plus importants du ministère, celui du « déséquilibre fiscal ». Maintenant en politique fédérale, le nouveau ministre Bernier affirme que le Québec est un « quémandeur de péréquation », et « [qu’il] n’est pas fier d’être Québécois lorsqu’on est une province pauvre ! ». Pauvre Bernard.
En 2008, Maxime étonna l’ensemble de ses interlocuteurs du restaurant Ferreira, à Montréal, lorsqu’il cantonna, haut et fort, que « la souveraineté, ça ne me fait pas peur du tout, c’est vers ça qu’on s’en va c’est évident. Et moi je n’ai pas de problèmes avec ça. Je suis prêt. J’attends ça ». Un ministre fédéral qui attend, voire souhaite, la souveraineté du Québec. Voilà qui est original.
Comment oublier, d’ailleurs, sa liaison avec Julie Couillard, aux liens encore étroits avec le monde interlope, notamment avec les Hell’s, les Rockers et la mafia italienne? Idem pour le fameux oubli de documents ministériels top secret chez celle-ci?
Plus léger sera, sans mauvais jeux de mots, l’histoire de la distribution de Joe Louis aux soldats canadiens confinés aux territoires afghans. Quoi de mieux qu’une bonne galette sucrée avant d’aller péter la gueule à Ben Laden et sa gang?
Léger encore (allô l’euphémisme) sera l’épisode où Bernier s’auto-qualifiera, sur les médias sociaux, de « légendaire Pokémon de la liberté » et invitera alors ses électeurs à « l’attraper ».
Peu de temps après, et toujours en pleine course à la chefferie conservatrice, Maxime joue au super-héros et saute, pour une pub, dans ses habits de…Mad Max.
Presque aussi fort que son jingle de la dernière campagne électorale. Un vrai vers d’oreille…
La dernière histoire, toute récente, où Maxime demande conseil au public afin de faire face à l’arrivée, dans la course, de Kevin O’Leary. Dites donc, la gang, quoi faire pour éviter de me faire planter? Un peu plus et il promettait d’utiliser la suggestion qui obtenait le plus de likes…
Candide, Maxime? Assez pour rhabiller celui de Voltaire.