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Lisée critique Couillard pour son inaction face à Trump

Parti Quebecois leader Jean-Francois Lisee speaks at a news conference prior to the partie's daily caucus meeting, Friday, December 2, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les visées protectionnistes du président américain Donald Trump n’ont pas entraîné la riposte requise de la part du gouvernement Couillard, selon le chef péquiste Jean-François Lisée.

Pour conserver les parts de marché des PME québécoises en territoire américain, le gouvernement du Québec devrait adopter une position beaucoup plus interventionniste que celle affichée jusqu’à maintenant, a plaidé le chef de l’opposition officielle, mardi, en conférence de presse.

Alors que se confirme la renégociation de l’ALÉNA (Accord de libre-échange nord-américain), le Québec doit commencer par dresser une liste de ses demandes, qui s’inscrirait dans une politique de nationalisme économique ouvertement affiché, a-t-il fait valoir. Cette liste viendrait contrebalancer les concessions qui seront inévitablement exigées par l’administration Trump.

M. Lisée a illustré de façon imagée le rapport de forces inégal entre les deux parties et leur position de départ bien différente: le président Trump se présentera à la table de négociations «avec un tank», tandis que le premier ministre Philippe Couillard apportera une «tarte aux pommes».

Ce dernier adopte la posture «du canard qui attend le chasseur», selon lui, au lieu de renforcer sa position, dans un contexte qui a changé. Surtout, ne pas «se poser en victime», avec une attitude fataliste, dans ce genre de négociations.

«Il faut avoir des politiques de nationalisme économique beaucoup plus robustes pour traverser la période qui est devant nous», selon lui.

Au sommet de cette liste de demandes du Québec, selon le souhait du chef péquiste, devrait figurer le dossier du bois d’oeuvre, éternel litige entre le Canada et les États-Unis, mais un dossier crucial pour le Québec.

Au lieu d’être traité à part, le bois d’oeuvre devrait désormais être intégré aux discussions tenues dans le cadre de l’ALÉNA, espère-t-il.

Ce serait là une façon de se soustraire au lobby du bois américain, qui exerce une pression indue sur l’administration américaine invitée à considérer que le bois canadien est subventionné, tout en sachant que cette position ne tiendra pas la route devant un tribunal.

Le premier ministre Couillard devrait à ses yeux interpeller le premier ministre Justin Trudeau pour lui dire: «C’est sine qua non, si vous voulez rouvrir l’ALÉNA, notre demande absolue c’est la réintroduction du bois d’oeuvre à l’intérieur de l’ALÉNA».

Il voudrait aussi, notamment, retirer de l’accord la disposition prévoyant que des investisseurs peuvent poursuivre des États.

M. Lisée craint que la position très affirmée et très protectionniste de M. Trump sur ces questions lui donne un avantage indu, susceptible de lui assurer des gains importants, «si on ne se donne pas de colonne vertébrale».

Compte tenu de la faiblesse du dollar canadien, a-t-il ajouté, les exportations québécoises vers les États-Unis devraient être en forte hausse, «si on avait un gouvernement compétent», ce qui n’est pas le cas, à son avis.

À la blague, il a suggéré que le mur projeté par M. Trump à la frontière mexicaine pourrait être construit en bois et en aluminium, pour ainsi aider les entreprises québécoises.

Le chef péquiste avait convoqué les médias pour annoncer son intention de confier à trois de ses députés (Mireille Jean, Alain Therrien et Martin Ouellet) le mandat de dessiner le programme du Parti québécois en vue de mieux soutenir les petites et moyennes entreprises (PME).

Leur mandat consistera notamment à énumérer les moyens de réduire le fardeau réglementaire des PME. Les trois députés iront sur le terrain pour rencontrer des entrepreneurs et connaître leurs attentes en vue de favoriser l’éclosion des PME.

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