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Ratés dans les laboratoires du CUSM: le PQ réclame une enquête

Le Centre universitaire de santé McGill Photo: Archives Métro

Alors que le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) accuse un retard de près de 20 000 tests d’analyses qui s’accumulent dans les réfrigérateurs du laboratoire depuis 2021, le Parti Québécois (PQ) réclame une enquête de la Vérificatrice générale sur la gestion et la performance du projet de réorganisation des laboratoires de biologie médicale, Optilab.

La nouvelle faisant état de cette défaillance dans le traitement des tests au CUSM a été divulguée par Radio-Canada, à qui des employés du laboratoire «inquiètes pour la santé de la population» ont transmis des documents et des photos rendant possible cette révélation.

Le PQ qualifie la situation de «troublante» et craint la présence de cas similaires dans d’autres établissements de la province.

«La situation est scandaleuse, indigne de notre système de santé, en plus de mettre à risque la santé, voire la vie des patients. Ce gâchis est imputable au projet de centralisation Optilab, initié par les libéraux et aujourd’hui défendu par la CAQ», assène le porte-parole du Parti Québécois en matière de santé et de services sociaux, Joël Arseneau.

L’échec d’Optilab

Le PQ estime que la centralisation des tests de laboratoire est un échec et lance un nouvel appel pour une décentralisation des laboratoires au Québec. Le parti avait, au début du mois de mars, émis une pluie de critiques sur ce système qu’il juge responsable de «conséquences néfastes pour les patients», «l’allongement des délais», et «de la perte d’échantillons».

L’exode des techniciens de laboratoire serait également une des conséquences d’Optilab, selon le PQ.

«La centralisation a fait exploser les délais, multiplié les dysfonctionnements et alourdi le travail des techniciens au point où les démissions et les départs anticipés à la retraite se multiplient. C’est dramatique parce qu’au nom d’une vision erronée de l’efficacité, sans gains financiers, le gouvernement tolère que la santé des travailleurs et des patients soit compromise», déplore Joël Arseneau.

Dans la peau des patients

Le député des Îles-de-la-Madeleine affirme se mettre à la place des patients de la grappe Optilab regroupant l’Abitibi-Témiscamingue, la Baie-James, le Nunavik et l’ouest de l’île de Montréal, qui ont pris connaissance ce matin du sort subi par leurs échantillons d’analyses, «empilés vulgairement dans un réfrigérateur».

«Imaginez: vous attendez les résultats d’un test que vous avez fait en 2021 et en ouvrant les nouvelles vous vous rendez compte que non seulement ce test est probablement périmé, mais qu’en plus les personnes responsables de l’analyser se voient forcer de dénoncer le système tellement ça va mal», fustige-t-il.

C’est terrifiant, la santé de milliers de gens pourrait être en jeu. Il est désormais impossible pour la CAQ d’ignorer nos demandes répétées de revoir complètement le projet Optilab

Joël Arseneau, porte-parole du Parti Québécois en matière de santé et de services sociaux

Considérant ces révélations comme «un nouvel argument à l’appui de la protection des lanceurs d’alerte», le péquiste demande au gouvernement de déployer des mécanismes leur garantissant une sécurité, particulièrement «à l’intérieur de l’appareil gouvernemental».

«Le public et les médias sont de plus en plus tributaires des lanceurs d’alerte qui, courageusement, risquent leur carrière afin que la vérité voit le jour. La CAQ doit prendre au sérieux notre demande d’étendre la portée de la loi actuellement en vigueur pour permettre aux lanceurs d’alerte de parler directement aux médias sans représailles, et ce dès maintenant », affirme Joël Arseneau.

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