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Les femmes ciblées dans le deuxième budget Morneau

Mylène Crête - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement Trudeau veut revoir le Code canadien du travail pour faciliter la conciliation travail-famille. Cette mesure contenue dans le budget Morneau s’appliquerait uniquement aux secteurs de compétence fédérale comme le secteur bancaire, celui des transports ou des télécommunications.

Elle permettrait aux employés d’exiger des heures de travail plus souples, de pouvoir travailler à domicile et d’obtenir des congés non rémunérés. Le gouvernement estime que ces modifications toucheraient davantage les femmes.

Le budget fédéral contient une série de mesures consacrées à la gent féminine pour réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, accroître la participation des femmes au marché du travail et réduire la violence dont elles sont parfois victimes. Il y consacre tout un chapitre.

«Nous avons pris l’engagement d’analyser les mesures de notre budget en fonction de leur impact sur les femmes, car nous savons à quel point elles jouent un rôle important dans notre économie», a dit le ministre des Finances, Bill Morneau. Il a ajouté que ce type d’analyse se poursuivra lors des prochains exercices budgétaires.

Le ministre a insisté sur les 7 milliards $ que le gouvernement investira au cours des dix prochaines années pour créer 40 000 nouvelles places en garderie et réduire leur coût afin de favoriser le retour des mères sur le marché du travail. Dans certaines provinces comme l’Ontario, les familles peuvent débourser plus de 1000 $ par mois par enfant en services de garde.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, soutient que c’est insuffisant puisque le besoin de nouvelles places en garderie à l’échelle du pays est beaucoup plus grand.

Il critique également le fait que l’argent pour les services de garde ne sera distribué qu’en 2018-2019. «Il n’y a pas un sou pour les places en garderie l’an prochain, souligne-t-il. Lorsqu’on sait que le manque de places abordables est l’une des choses qui nuisent au revenu des femmes, c’est une honte que les libéraux n’en aient pas fait une priorité.»

La lutte contre la violence fondée sur le sexe est un autre exemple de mesures qui touchent davantage les femmes. Le gouvernement entend créer une stratégie nationale pour l’endiguer. Le budget y consacre 101 millions $ au cours des cinq prochaines années. Les détails de cette stratégie seront connus ultérieurement, mais le gouvernement indique déjà que la Gendarmerie royale du Canada et la Défense nationale seront mises à contribution. Ces deux institutions ont récemment été sous les projecteurs en raison de leur incapacité à traiter les plaintes d’agressions sexuelles de leurs employés au cours des dernières années.

Le gouvernement estime que les femmes autochtones seront particulièrement touchées par sa Stratégie pour les Autochtones vivant en milieu urbain qui obtiendra 118,5 millions $ sur cinq ans. Ce financement servira à inciter les femmes autochtones à entrer ou demeurer sur le marché du travail en soutenant les programmes de lutte contre la violence familiale et les services de garde qui leur sont destinés.

Un examen des mécanismes de la Banque de développement du Canada sera lancé d’ici quelques mois. Cet examen tiendra compte des besoins des femmes entrepreneures afin de leur fournir un meilleur appui.

Le budget contient d’autres mesures qui auront indirectement un impact sur les femmes. Par exemple, en éducation, il vise à donner un meilleur accès au programme de prêts et bourses d’études aux étudiants à temps partiel et aux étudiants qui ont des enfants.

La chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, estime que le gouvernement aurait dû présenter un budget équilibré avec une diminution de taxes et des mesures pour réduire le coût de la vie plutôt que de s’attarder aux inégalités homme-femme.

«Ce qui favorise l’équité entre les sexes, c’est de traiter tout le monde de la même façon, remarque-t-elle. Donc, ces mesures ne peuvent pas être uniquement pour les femmes. Elles doivent être pour tous les travailleurs.»

Les femmes tout comme les hommes ne veulent pas payer davantage de taxes et d’impôts, souligne-t-elle.

Quelques statistiques sur les femmes

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