PARIS – Malgré la pluie battante et une température automnale, environ 200 manifestants arborant le carré rouge ont défilé dans les rues de Paris, dimanche.
La manifestation — la troisième du genre en un mois- s’est déroulée dans le cadre d’une « Journée mondiale de résistance en soutien aux étudiants québécois » qui devait se tenir dans plusieurs pays du monde pour souligner le 24 juin. . D’autres rassemblements — apparemment plus modestes —étaient prévus en province, notamment à Besançon, Strasbourg et Quimper. A Genève, en Suisse, environ 70 personnes se sont réunis sur le Pont de Bergues pour soutenir les étudiants québécois.
Précédé d’une simple voiture de police, le cortège parisien, au milieu duquel flottaient des drapeaux québécois et des banderoles, s’était mis en marche Porte Dauphine, à deux pas de la Délégation québécoise, pour rejoindre la Place du Trocadéro, à moins de deux kilomètres. Son arrivée sur le Parvis des Droits de l’Homme, juste en face de la Tour Eiffel se dressant sur l’autre rive de la Seine, a donné lieu à un bruyant concert de casseroles.
La manifestation avait été organisée par le Collectif SoDé-Québec (pour Solidarité démocratique Québec), un mouvement lancé par trois jeunes Français qui ont étudié et vécu au Québec.
Dans le cortège se trouvaient des membres de l’Unef, le principal syndicat étudiant français, des » Indignés « , des militants du Front de gauche et plusieurs » Anonymous « , cachés derrière leurs fameux masques blancs. On comptait aussi de nombreux étudiants québécois. Certains d’entre eux – ainsi qu’un enseignant – ont pris la parole au Trocadéro pour dénoncer le gouvernement Charest et la « répression policière ».
Le Français Guillaume Vincenot, du Collectif SoDé-Québec, s’est réjoui du « succès » de la manifestation, en notant qu’elle aurait facilement attiré « 600 personnes s’il avait fait beau ».
Les étudiants français, comme les Québécois, prévoient marquer une pause pour l’été, mais ils s’attendent à un automne « très chaud ».
« On aura un ‘automne érable’, a dit M. Vincenot. Entre les stages, les jobs d’été pour payer les études et les vacances, l’été n’est pas le meilleur moment pour mobiliser. Le mouvement va revivre dans toute sa plénitude à l’automne et le débat reprendre de la vigueur avec les élections. C’est une vraie question de société qui s’y jouera. »