Et maintenant, un classique incontournable chez les chroniqueurs. Allons-y donc.
La meilleure
décision politique
Le dédommagement de 10,5M$ offert à Omar Khadr. De la provoc’ de ma part? Pas du tout. C’est seulement que si on a violé à la fois vos droits civiques, le droit international et les fondements mêmes de l’État de droit, vous méritez réparation. Surtout quand tout ceci est survenu alors que vous étiez adolescent, que vous avez été torturé et, enfin, privé de tout procès impartial. Voilà. Frustré que les fonds publics soient ainsi dépensés? Alors adressez plutôt vos bêtises aux vrais responsables: l’ex-premier ministre Stephen Harper et ses sbires, Lawrence Cannon et Steven Blaney.
Ils le méritent bien.
La pire décision politique
La loi 62 orchestrée par le gouvernement libéral. Mais qu’est-ce que ce oued? Non seulement cette loi jette inutilement de l’huile sur un feu entretenu démagogiquement par l’opposition, mais en plus, elle constitue un modèle d’incohérence et d’incongruité. À preuve, la suspension récente d’une de ses dispositions par la Cour supérieure, laquelle en viendra sûrement à invalider une partie de la loi avant longtemps pour cause d’inconstitutionnalité.
La plus grande
surprise politique
L’élection de Valérie Plante par un kilomètre. Malgré l’ensemble de ses travers et le scandale Patrick Lagacé, on croyait Denis Coderre indélogeable, principalement du fait de sa (trop grande) notorité, inversement proportionnelle à celle de Mme Plante.
La plus grande déception
Ex æquo, les performances respectives de Jean-François Lisée et du Parti québécois. Les deux vont de pair, évidemment. Seulement 6% des électeurs croient à la possibilité que le prochain gouvernement puisse être formé par le PQ, maintenant bon troisième dans les sondages. Six petits points de pourcentage… Pire, seulement 25% des péquistes croient en l’élection de leur propre parti. Re-pire? Seulement 9% des répondants considèrent que Lisée ferait le meilleur premier ministre. Hipelaye. À égalité avec lui? Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois. Re-re-pire? Moins de la moitié des péquistes (49%) croient que leur chef constitue le meilleur candidat…
Le faux événement
de l’année
Sans aucun doute la «crise» des demandeurs d’asile haïtiens. Du gros n’importe quoi, provoqué simultanément par un été pauvre en nouvelles et par des chroniqueurs en manque de stimuli démagogiques.
L’événement culturel
Pas mon domaine, je sais bien. Mais je m’en voudrais de ne pas signaler un truc qui m’a franchement marqué cette année et qui se veut indirectement politique, en un sens: le Festival international de théâtre de Mont-Laurier. On parle de 200 comédiens issus de 22 troupes représentant une quinzaine de pays. Celles-ci présentent leur pièce dans leur langue d’origine (russe, polonais, espagnol, allemand, etc.) et sont parrainées par des bénévoles du coin. L’aspect politique de la chose? Il faudra peut-être commencer à penser, collectivement, au fort potentiel culturel des régions. Heureusement que certains, dont les organisateurs de mon patelin, refusent l’indolence dans l’intervalle.
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Un petit mot, enfin, pour vous remercier, chers lecteurs et lectrices, pour cette belle année parmi vous. Vos commentaires et critiques ont su créer un dialogue (souvent!) constructif et porteur. Exactement ce que je souhaitais lorsque je me suis joint, fin 2016, à l’équipe de Métro. Joyeuses Fêtes à tous et à toutes!