Plus de 80 plaintes d’inconduite sexuelle ont été reçues contre deux anciens médecins de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
La police de Toronto a déclaré avoir dénombré plus d’une vingtaine de plaintes visant un médecin à la retraite de la division ontarienne de la GRC, alors que la police de Halifax soutient avoir reçu une soixantaine de plaintes contre un ancien médecin de la Nouvelle-Écosse.
«Ces plaintes font toujours l’objet d’une enquête et aucune décision définitive n’a été prise sur la potentielle suite des choses», a précisé par courriel Meaghan Gray, du Service de police de Toronto, lundi. Elle a ajouté qu’il était «encore trop tôt» pour savoir si des accusations seront portées.
C’est la première fois que la police torontoise révèle le nombre de plaintes reçues. La police de Halifax avait indiqué vendredi avoir reçu environ 50 plaintes à ce moment.
Selon les allégations, le médecin de Toronto avait un intérêt particulier pour les mamelons des femmes durant les examens médicaux, alors que le médecin de Halifax, surnommé docteur Fingers (docteurs doigts), est accusé d’avoir mené des examens vaginaux et rectaux inappropriés et inutiles.
Brian Brennan, le sous-commissaire de la GRC en Nouvelle-Écosse, affirme que les incidents rapportés se seraient produits entre octobre 1981 et juillet 2003 dans les locaux de la GRC à Bedford, en banlieue de Halifax.
Il dit s’attendre à recevoir davantage de plaintes.
«Je suis sans mots alors que je vous écris ce message. Me dire sous le choc et découragé ne semble pas suffisant», a écrit M. Brennan dans une note interne.
Le sous-commissaire Stephen White, dirigeant principal par intérim des ressources humaines pour le corps policier, a indiqué dans un courriel aux membres que les allégations concernaient un médecin qui effectuait des examens médicaux de recrutement et des évaluations de santé périodiques.
Le médecin à la retraite n’a pas voulu commenter publiquement les allégations lorsque joint par courriel, la semaine dernière.
Les allégations à l’endroit de ces médecins s’ajoutent aux plaintes de harcèlement sexuel dans le corps de police fédéral, qui ont poussé la cour fédérale à accepter un règlement sans précédent, au printemps dernier.
Megan McPhee, l’une des avocates de l’action collective, a déclaré la semaine dernière que les médecins semblent avoir abusé de leur pouvoir sur de jeunes recrues vulnérables qui avaient peur de nuire à leur carrière à la GRC en dénonçant.
«Les incidents dont nous entendons parler en lien avec le médecin d’Halifax sont survenus très tôt dans le processus d’emploi, où il existe un déséquilibre de pouvoir entre le médecin et une femme qui tente de réaliser son rêve de devenir agente de la GRC», a-t-elle noté.
«Les femmes ne sont pas à l’aise de dénoncer parce qu’elles ont si peur de l’impact que cette dénonciation pourrait avoir sur leur carrière.»
La date limite pour le règlement de l’action collective est le 8 février.