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Collision drone/avion à Québec: le rapport déposé

Magdaline Boutros, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le Bureau de la sécurité des transports (BST) n’a pas été en mesure de déterminer à qui appartenait le drone qui est entré en collision avec un aéronef à l’aéroport international Jean-Lesage de Québec le 12 octobre dernier. Il s’agissait de la première collision à survenir au Canada entre un drone et un avion.

Dans son rapport d’enquête rendu public mercredi, le BST précise qu’il n’a pu conclure avec certitude si le drone était utilisé à des fins récréatives ou non récréatives. Aucun débris n’a été retrouvé.

Il est toutefois clair que son propriétaire a violé les règles régissant l’utilisation des drones et celles encadrant l’espace aérien canadien. L’exploitant du drone ne détenait aucune autorisation pour voler dans l’espace aérien contrôlé de classe C qui se situe autour de l’aéroport international Jean-Lesage.

Or, tous les aéronefs ont l’obligation d’obtenir une autorisation du contrôle de la circulation aérienne (ATC) pour pénétrer dans cette zone. Conformément à la Loi sur l’aéronautique, un drone est considéré comme étant un aéronef.

On apprend dans le rapport que les drones ne peuvent être détectés par les radars de surveillance, puisqu’ils sont trop petits et qu’ils sont majoritairement composés de plastique.

La collision entre le drone et un Beechcraft King Air A100, exploité par Sky Jet, est survenue à 18h02 pendant que l’aéronef réalisait son approche finale. L’avion effectuait la liaison entre Rouyn-Noranda et Québec.

L’équipage a raconté avoir aperçu l’objet, qui avait la taille «d’une grosse assiette», tout juste avant qu’il ne percute l’aile gauche de l’avion. Le pilote a expliqué ne pas avoir eu le temps d’effectuer une manoeuvre d’évitement. Le drone s’est désintégré sous la force de l’impact.

L’équipage a déclaré l’urgence à bord. Une décision que le pilote a prise par mesure de précaution, puisqu’il ne connaissait pas «la nature exacte des dommages» et qu’il craignait possiblement que des problèmes de maîtrise surviennent un peu plus tard, mentionne en entrevue Jean-Marc Ledoux, gestionnaire régional pour le Québec au BST.

L’atterrissage s’est déroulé sans souci. Les deux pilotes et les six passagers qui se trouvaient à bord n’ont pas été blessés. L’aéronef n’a subi que des dommages légers — des égratignures et une petite bosse — et a été en mesure de reprendre ses activités la journée même.

Le BST n’a formulé aucune recommandation en lien avec cette collision, mais souhaite plutôt sensibiliser les Canadiens à l’importance de respecter la réglementation en vigueur sur l’utilisation des drones.

«Bien que dans cet événement, il n’y ait pas eu de blessés et que l’appareil n’a subi que des dommages légers, l’utilisation d’un drone près d’un aéroport, d’un aérodrome ou d’un espace aérien contrôlé représente des risques très sérieux pour la sécurité dans l’aviation», fait valoir M. Ledoux.

Il explique que tous les utilisateurs de drones ont la responsabilité de garder leur engin à vue pendant le vol et qu’ils doivent se familiariser avec les différentes classes d’espace aérien. Une amende, pouvant aller jusqu’à 25 000 $, peut être imposée aux contrevenants.

M. Ledoux demande également à toute personne apercevant un drone à proximité d’un aéroport de prévenir rapidement les autorités.

L’événement du 12 octobre était la première collision à survenir au pays entre un aéronef et un drone, mais Transports Canada a répertorié 148 incidents impliquant un drone survenus à proximité d’un aérodrome en 2016.

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