Le chef du Parti vert du Québec, Claude Sabourin, est passé dans les bureaux de Métro pendant sa campagne. Entrevue avec le chef du parti dont le principe premier est l’environnement.
Les gens se doutent bien que le Parti vert du Québec a un préjugé favorable envers les investissements en transport collectif. Actuellement, seulement 18 % du budget du ministère des Transports du Québec (MTQ) est alloué aux transports collectifs.
Croyez-vous que ce montant est suffisant?
Non. Le transport en commun – ça va de soi – est l’enfant pauvre du ministère des Transports. Plusieurs choses devront être améliorées pour les banlieues. L’Agence métropolitaine de transport (AMT) fait des efforts, mais ça ne s’avère pas très efficace. Ce n’est pas normal qu’on soit incapable d’ajouter de nouvelles voitures à la ligne de Deux-Montagnes, que la ligne de Saint-Jérôme soit à peine plus vite qu’une charrette et que seulement deux des cinq lignes de train soient fonctionnelles la fin de semaine.
Pourquoi les gens n’utilisent pas davantage le transport en commun?
Les gens n’utiliseront pas un service s’il n’est pas le moindrement avantageux. En ce moment, les usagers se butent à des trains pleins, à des stationnements qui débordent, ainsi qu’à des horaires qui ne sont pas du tout flexibles. Parfois, je me demande si l’AMT veut vraiment rendre service à ses usagers ou si elle fait dans le transport collectif seulement parce qu’on lui a demandé. Le réseau de train de l’Angleterre au 19e siècle était plus développé que celui du Québec d’aujourd’hui.
Comment êtes-vous venu nous rejoindre pour cette entrevue au centre-ville de Montréal?
Je suis venu en voiture, parce que venir en train aurait été long et très compliqué. Je réside à Lachute dans les Laurentides, alors si je prends la voiture, je dois prévoir environ une heure de transport. Par contre, si je désire utiliser le train et le métro, ça va me prendre au bas mot 2 heures 30, parce que je dois me rendre à la gare de Saint-Jérôme, me garer, prendre un train très lent, puis le métro.
Les autres candidats parlent beaucoup d’économie afin de mousser leur parti. Quelle est la position des verts sur cette question?
Le principe premier du Parti vert, c’est l’environnement. L’économie doit être au service de l’environnement et non le contraire. Malheureusement, la plupart des produits de consommation ne sont pas durables et causent de grands torts à l’environnement. Les Québécois doivent changer leurs habitudes et acheter des produits qui fonctionnent plus longtemps. Comme Équiterre le dit régulièrement : acheter, c’est voter.
Que pensez-vous des autres partis, qui parlent très peu d’environnement?
Si le consommateur ne change pas ses habitudes et ne fait pas pression auprès de la classe politique, eh bien, celle-ci ne s’intéressera pas à la problématique. Les politiciens ne s’attarderont pas à la question tant qu’elle ne sera pas populaire. Les principaux partis sont déconnectés de la réalité.
- En rafale
Qu’est-ce que vous aimez le moins en campagne électorale? Les choses contre lesquelles on ne peut rien.
Y a-t-il un candidat d’un autre parti que vous admirez? Bernard Drainville.
Si vous ne faisiez pas de politique, que feriez-vous? De l’éducation populaire.
Quel est le meilleur coup du dernier gouvernement? Avoir reculé dans les dossiers d’Orford et du Suroît.
Quel est le pire coup du dernier gouvernement? L’étiquetage des produits promis en 2003. Rien n’a été fait.
La première chose qui vous vient en tête lorsque vous entendez ces mots :
Jean Charest? Conservateur.
Casseroles? Revendication populaire.
Plan Nord? Une cenne la tonne.
Scrutin proportionnel? Enfin!
Jacques Duchesneau? Ah ben!