FORTUNE, T.-N.-L. — Si tout va bien, les Canadiens seront bientôt en mesure de se rendre avec leur voiture jusqu’à l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Ces îles françaises sur la côte sud de Terre-Neuve — dernier vestige de la Nouvelle-France en Amérique du Nord — ont depuis longtemps attiré les voyageurs aventureux à la recherche d’une expérience européenne hors de l’ordinaire.
Le traversier qui relie Fortune, à Terre-Neuve, à l’archipel situé à 40 kilomètres de distance ne transporte actuellement que des passagers à pied dans les mois du printemps et de l’été.
Toutefois, plus tard cette année, le petit territoire français prévoit commencer à utiliser deux nouveaux traversiers pouvant transporter jusqu’à 15 voitures, 200 passagers et trois camions semi-remorques durant les quatre saisons.
Le maire de Fortune, Charles Penwell, estime que l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon — d’une superficie comparable à Honolulu où vivent environ 6000 Français — ne jouit pas de l’attention qu’il mérite.
En entrevue, M. Penwell a soutenu qu’un certain nombre de résidants de Terre-Neuve-et-Labrador ne réalisent pas qu’il y a «ce morceau de la France à la porte d’à côté».
«La langue est différente de celle à laquelle nous sommes habitués à Terre-Neuve, mais c’est très similaire (…) à la langue parlée au Pays basque français. (L’archipel) offre de la cuisine française traditionnelle, une atmosphère française, et la musique et les chansons de la France. C’est unique. Cet archipel est effectivement une partie de l’Europe qui est tout juste de l’autre côté de notre frontière», a-t-il fait valoir.
Le nouveau service de traversier devait se mettre en branle le 15 mai, mais l’autorité portuaire à Fortune n’a pas été en mesure de rassembler suffisamment d’argent pour mettre à jour ses installations.
«Je crois qu’il manque encore environ un million de dollars. Alors (la société portuaire) se tourne vers le gouvernement provincial et (l’Agence de promotion économique du Canada atlantique) pour voir s’ils peuvent fournir un peu plus d’argent (…) Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’entente», a indiqué M. Penwell.
Les négociations avec les responsables fédéraux et provinciaux se poursuivent, mais M. Penwell a affirmé qu’une solution temporaire était envisagée, bien qu’il ne puisse pas dire à quel moment le quai sera prêt.
La direction de l’autorité portuaire indépendante à Fortune n’a pas voulu faire de commentaire mardi.
Le ministre du Tourisme de Terre-Neuve-et-Labrador, Christopher Mitchelmore, a indiqué par communiqué qu’il travaillait avec la société portuaire de Fortune pour trouver les fonds nécessaires.