QUÉBEC — Les quatre partis représentés à l’Assemblée nationale souhaitent éliminer le vin et les plats gastronomiques des rencontres de travail tenues par le Bureau de l’Assemblée nationale (BAN).
Jeudi, après la publication d’articles dans les médias, la whip du gouvernement, Nicole Ménard, a appelé le BAN à revoir ses pratiques.
Elle était appuyée par les trois partis d’opposition, qui réclament depuis quelque temps d’accroître la transparence à l’Assemblée nationale.
Le BAN est une instance formée de députés choisis par leurs pairs et chargée d’établir les règles administratives de l’Assemblée. Il est composé du président, de cinq députés du gouvernement et de quatre députés de l’opposition.
«Ces dépenses-là n’ont plus leur place en 2018 à l’Assemblée nationale du Québec, a résumé le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois. Ça alimente l’idée selon laquelle les députés, entre nous, on se fait la belle vie, on se flatte la bédaine.»
Les députés ont par ailleurs décoché quelques flèches à l’endroit du président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, qui doit bientôt annoncer son retrait de la vie politique.
Selon la Coalition avenir Québec (CAQ), M. Chagnon a fait preuve «possiblement d’exagération dans certaines situations».
Le vin ne devrait être servi que dans les occasions festives, telles que l’accueil de dignitaires étrangers ou la remise de médailles aux citoyens, a soutenu le député caquiste Simon Jolin-Barrette. «Il faut que ça change», a-t-il tranché.
«S’il souhaite quitter sur une bonne note, ouvrir les portes du BAN, d’ailleurs il s’y est montré ouvert récemment, je pense que ce serait une bonne manière de passer le témoin à la prochaine génération», a renchéri M. Nadeau-Dubois.
Le mois dernier, sensibles au cynisme grimpant de la population, les whips de chaque parti avaient témoigné d’un certain ras-le-bol en commission parlementaire avec Jacques Chagnon.
Ils avaient notamment demandé à ce que le détail des dépenses effectuées dans le cadre de missions interparlementaires soit rendu public.
Le prix des bouteilles de vin ne sera pas affiché, pas plus que le «coût de teinturier de vos petites culottes», avait plus tard répondu M. Chagnon à un journaliste.
Le prochain président devra changer la culture au parlement, croit QS. «La première question qu’on va avoir pour la sélection du prochain président ou de la prochaine présidente du l’Assemblée nationale, ça va être: ‘Que pensez-vous de la transparence de cette institution-là, (…) de la transparence des dépenses des bureaux des leaders parlementaires, des bureaux des whips’», a prévenu M. Nadeau-Dubois.