Ça fait maintenant deux mois que les libéraux sillonnent le Québec pour sauver les meubles et que la CAQ nous présente des candidats venus de partout à un rythme qui donne mal au cœur. Pendant tout ce temps, on se demandait donc où était passé le PQ. Bien maintenant, on le sait: l’équipe des stratèges de l’impayable Lisée préparait son entrée dans la campagne électorale en écrivant… des blagues de péquistes! Vive l’autodérision. Pourquoi attendre la réédition du livre de farces de newfies de Louis-Paul Allard quand tu peux faire ça tout seul comme un grand? Des blagues de péquistes, heille, suffisait d’y penser! Dans le genre…
«Qu’est-ce qui est bleu et blanc et qui rebondit tout le temps? Le PQ!»
«La différence entre un péquiste et un dentiste? Les deux en arrachent, mais travaillent pour votre bien.»
Fou braque, j’vous dis! Je vais vous épargner les autres, j’ai pas du tout envie de vous faire mourir de rire. On se doutait depuis un bout, mais là, voilà la preuve indiscutable : le PQ est officiellement devenu une vraie joke.
Honnêtement, je ne sais pas trop comment prendre cette patente-là. J’hésite entre la fausse bonne idée qui est passée à travers les mailles du filet lors d’un remue-méninges trop arrosé ou l’opération d’autosabotage parce que tout le monde voit clairement venir une terrible raclée le 1er octobre prochain?
En politique, il existe deux raisons pour lesquelles on a recours à l’humour. Un: pour donner l’impression qu’on est proche du peuple. Deux : quand on n’a rien de substantiel à livrer et qu’on préfère faire la pirouette pour faire du vent. Dans les deux cas, vous remarquerez que le mépris de l’électorat est sous-jacent. Ne vous demandez pas davantage pourquoi nous sommes tellement désabusés face à la politique.
Quand un parti qui joue littéralement son avenir décide de jouer la carte de l’autodérision plutôt que de faire entendre ses plus gros canons, il y a – comme dirait le bedeau – quelque chose qui cloche. J’éprouve ici une pensée émue pour Lévesque, Parizeau, Laurin, Burns et tous les autres qui se sont tués à la tâche quand ils ont mis ce parti au monde.
En fin de semaine, j’ai vu passer sur Facebook un discours donné par Pierre Bourgault lors de la campagne référendaire de 1980. En quatre minutes, il livre un message clair, instructif et percutant. Après l’avoir entendu, la première chose qui m’est passée par l’esprit, c’est que la grande majorité des élus du Parti québécois ne pourrait même pas articuler ni reprendre ne serait-ce que le dixième de son argumentaire. Dans ce temps-là, tu es effectivement peut-être aussi bien de faire des farces…
Quand on ne vaut pas une risée, on ne vaut pas grand-chose, dit le proverbe. Mais, quand y’a vraiment pas de quoi rire, est-ce que ça veut dire qu’on ne vaut plus rien?
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Pauvre Johnny Manziel. Et pauvre monde qui a payé son billet pour voir les Alouettes encaisser une dégelée de 50 à 11 contre Hamilton vendredi soir dernier au Stade Molson. Tellement mal protégé, tellement laissé à lui-même par des coéquipiers tellement mal préparés; si ça continue comme ça, je vais m’inquiéter pour l’intégrité physique de notre nouveau quart d’ici la fin de la saison.
Pendant ce temps, on se demande quand le directeur général Kavis Reed – qui affiche un brillant dossier de 4 victoires et 21 défaites depuis sa nomination – va se faire botter le cul hors du nid. Guère convaincant depuis la première minute de son embauche, ce monsieur est en train de démolir ce qui fut jadis un beau rendez-vous pour les Montréalais.
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Encore une fois cette année, certains médias qui prétendent «couvrir» Osheaga ont accordé davantage d’espace au look des festivaliers et à la présence des «veudettes» qu’aux 132 spectacles présentés par des centaines d’artistes qui se sont fendus en quatre pendant trois jours pour se faire entendre jusqu’à Saint-Lambert. Comment dire? C’est pas parce que tu passes ta fin de semaine à bouffer de l’effiloché en prenant des selfies avec tes amis influenceurs dans le confort de l’espace VIP que tu «couvres» nécessairement un événement…
Quand on dit que l’espace consacré à la culture rétrécit comme peau de chagrin… Y’a effectivement de quoi brailler