La semaine dernière, la journaliste de divertissement américaine Lola Ogunnaike publiait un collage sur Instagram. Les réseaux sociaux se sont enflammés avec le mot-clic #blackgirlmagic. Les commentaires et les partages sont devenus viraux autour du globe à une vitesse folle. Des femmes de tous les horizons, connues ou non, ont été interpellées par l’effet puissant de ce collage sur l’imaginaire, et surtout par son impact sur le vécu quotidien de jeunes filles en processus d’affirmation et d’acceptation de soi.
Cette image rassemblait les couvertures de septembre (The September Issue) – mois le plus important pour les mensuels mode – de plusieurs magazines. À la une de ces magazines, 10 femmes noires dans un kiosque près de chez vous! Du jamais vu! La liste: Hollywood: Yara Shahidi; Marie-Claire: Zendaya; Shape: Aja Naomi King; Vogue (Angleterre): Rihanna – Porter: Lupita Nyong’o; Elle (États-Unis): Slick Woods; Elle (Canada): Tracee Ellis Ross; Ebony: Issa Rae; Glamour: Tiffany Addish. Finalement, Vogue a frappé fort en présentant Beyoncé immortalisée par le premier Noir (choisi par la chanteuse) à photographier la couverture du magazine en 126 ans d’existence!
Il n’y a pas si longtemps, l’argument «les personnes noires ne vendent pas» était encore utilisé pour défendre le peu de représentation de personnes noires en une de publications ou en tête d’affiche de films. Black Panther, ça vous dit quelque chose? Rien à rajouter!
Tout comme pour le film à succès de l’année, les unes de ces magazines lancent un message qui doit être davantage entendu: Black is beautiful. J’ai vu des femmes autour de moi s’éclaircir la peau avec de l’eau de Javel, et beaucoup de femmes utilisent encore des produits éclaircissants nocifs. J’ai vu des jeunes filles incapables d’accepter la texture de leurs cheveux et se brûler le crâne avec des produits défrisants. Encore aujourd’hui, le cheveu crépu est considéré comme peu esthétique. Combien de femmes noires sont complexées par leurs courbes voluptueuses, leurs lèvres pulpeuses? On n’a qu’à penser au body shaming dont est victime Serena Williams, malgré tous ses exploits.
Ces couvertures de magazine sont une victoire, un signe que les temps changent. En tant que mère, je veux transmettre à ma fille l’amour et l’acceptation de soi. En parallèle, elle doit voir des femmes qui lui ressemblent célébrées dans toute leur unicité. Je veux lui inculquer que la beauté physique n’est pas ce qui prime et surtout qu’elle n’a ni couleur ni type. Pour le croire, il faudra qu’elle puisse l’expérimenter sans avoir à traverser une frontière. Le choix de Sarahmée par Sephora comme ambassadrice au Québec pour sa campagne #AvecSephora est l’exemple parfait de décideurs qui comprennent l’importance et la nécessité d’une représentation diversifiée de la beauté. Un jour à la fois… Nous sommes sur la bonne voie!