La compagnie canadienne Enbridge a organisé une série de rencontres dans l’est de l’Ontario et l’ouest du Québec avec les membres de différentes municipalités afin de mousser son projet d’acheminement des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’au Québec.
Vous avez peut-être remarqué que, depuis quelque temps, l’industrie des sables bitumineux a lancé une opération de charme auprès du public québécois, avec des publicités dans plusieurs de nos quotidiens ainsi qu’à la télé (entre autres à l’émission Tout le monde en parle).
Vous n’avez pas entendu parler des rencontres qu’Enbridge a organisées? C’est tout à fait normal, c’est exactement ce que veut la compagnie… Ce n’est pas la première fois qu’elle tente de faire adopter ce projet. Déjà en 2008 elle avait tâté le terrain et même organisé une séance d’information publique. Cette dernière avait eu lieu dans un centre communautaire de Terrebonne. J’avais eu toute la misère du monde à obtenir l’information sur l’événement, et encore plus de misère à obtenir des intervenants de la compagnie des réponses à mes questions!
Pourquoi devrions-nous être préoccupés de l’arrivée des sables bitumineux au Québec? Voici une liste de faits qui devraient nous inquiéter au plus haut point :
- Le pipeline qu’Enbridge veut utiliser a été construit au début des années 1970. Il a donc plus de 40 ans.
- Ce pipeline a été construit pour transporter du pétrole léger, et non du pétrole lourd comme celui des sables bitumineux (qui demande plus de pression pour être transporté puisqu’il est plus lourd).
- Enbridge est responsable du plus important déversement pétrolier en sol nord-américain, celui de Kalamazoo, au Michigan, en 2010. L’entreprise a d’ailleurs fait l’objet d’un blâme sévère de la part de la Commission fédérale américaine des transports à la suite de cette catastrophe, la Commission allant même jusqu’à parler d’«échecs organisationnels pervers».
- Les seuls coûts de nettoyage se sont élevés à plus de 700 M$.
Cette fuite s’est produite près d’une ville de 7 400 habitants et a forcé l’évacuation de 150 familles. Imaginez une seconde que ce genre de déversement ait lieu dans l’est de Montréal, où ce pétrole doit être raffiné? Dossier sous haute surveillance!