MONTRÉAL — François Legault a entrouvert la porte, vendredi, au projet de ligne rose à Montréal, au terme d’un tête-à-tête avec la mairesse Valérie Plante.
Celle-ci a aussi semblé jeter du lest sur son projet de construire une nouvelle ligne de métro, évalué à 5,9 milliards $, en disant qu’il pourrait prendre une nouvelle forme.
Il s’agit d’un changement de cap pour le chef caquiste, qui a toujours rejeté ferme le projet phare de la mairesse Plante.
Vendredi, les deux politiciens se sont rencontrés pour une première fois, à Pointe-aux-Trembles. Ils se sont présentés devant les journalistes en semblant avoir négocié une voie de passage.
«Ce que j’ai convenu effectivement concernant la ligne rose, c’est que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) est en train de faire des études. (…) Si le 514 et le 450 sont capables de s’entendre, bin tout est parfait, c’est ça qu’on vise», a déclaré M. Legault, au Jour 16 de la campagne électorale.
Le directeur des communications de M. Legault, Guillaume Simard-Leduc, a plus tard précisé qu’il n’est pas question qu’un gouvernement de la Coalition avenir Québec appuie le projet de ligne rose dans sa forme actuelle, parce que «c’est clairement trop cher».
Par contre, «il y a des études qui sont en cours, on ne les annulera pas, on ne les suspendra pas, on va voir ce qu’elles donnent, on va regarder si ces études-là évoquent d’autres formats que le métro, par exemple, du transport en surface», a-t-il dit.
«On va regarder si les maires du 450 et du 514 trouvent que c’est porteur. Nous, on n’exclut pas pour d’autres formes», a-t-il ajouté.
Le 26 mai dernier, en congrès national à Lévis, le chef François Legault avait rejeté catégoriquement le projet de Valérie Plante.
La ligne rose — qui «est pas mal proche de deux lignes qui existent déjà», avait dit le chef caquiste — n’entrerait pas dans le cadre financier du parti.
«Il a fallu faire des choix, avait déclaré M. Legault. On n’a pas retenu la ligne rose.»
Vendredi, la mairesse Plante s’est montrée satisfaite de sa rencontre avec le chef de la CAQ. Elle a affirmé être ouverte à considérer une autre technologie si l’étude sur le projet en vient à cette conclusion.
«On a un côté très pragmatique, tous les deux, a-t-elle dit. Quand il est question entre autres du transport, c’est de se dire qu’il y a une étude en cours. On va prendre le temps de voir les résultats.»
Les libéraux et les péquistes ont déjà annoncé qu’ils feraient du projet de ligne rose une priorité.
Revitaliser l’Est de la ville
Par ailleurs, si elle est élue le 1er octobre, la CAQ promet de revitaliser l’Est de l’île de Montréal.
Le parti affirme que la fin des activités de raffinage au début de la décennie a fait mal à l’économie de l’Est de la ville.
Il y a eu des «milliers d’emplois perdus» ainsi que des «pertes subies par les commerces du coin». L’Est de Montréal se retrouve aujourd’hui avec de «vastes espaces industriels abandonnés et fortement pollués».
La CAQ prétend que 70 pour cent des 846 hectares de terrains vacants sont contaminés. Les entreprises sont ainsi privées de terrains, sans parler des dangers que ces zones représentent pour la santé des citoyens qui habitent à proximité, selon le parti.
La CAQ propose de créer un fonds spécial de 200 millions $ réservé à la décontamination. Il sera géré par Investissement Québec, qui verra à travailler de concert avec les autorités municipales pour établir la liste complète des terrains à décontaminer, leur vocation future et les scénarios de développement favorisés.
Un gouvernement de la CAQ s’attaquera aussi à la congestion routière. Le projet de modernisation de la rue Notre-Dame sera relancé et complété.
Il s’engage également à mettre sur rails un projet de tramway pour relier la pointe de l’île au centre-ville, et le cégep Marie-Victorin à la station de métro Radisson.
Ces trois chantiers représentent un investissement de 2,6 milliards $ d’ici 2030.