L’affaire s’est passée lors d’un rassemblement politique dans le Mississippi. Sur le podium, un gars se fout de la gueule d’une femme qui a accusé un de ses bons chums de l’avoir agressée sexuellement il y a presque 40 ans. Ce gars, on doit le spécifier, était en train de pousser fort pour que le bon chum en question décroche un très gros poste dans la fonction publique. Genre une job à vie, qui te place au-dessus de tout ce qui grenouille et qui te garantit un salaire jusqu’à ton enterrement.
Pendant que le gars ridiculisait le témoignage de la présumée victime, autour de lui, on se fendait la gueule à répétition. Le gars, qui se trouvait décidément très drôle, en a remis et encore remis. Il est ainsi fait, il adore être le centre d’attention. C’est d’ailleurs ce qui l’a mené là où il est présentement. Le gars en question, c’est le président des États. Et son bon chum visé par les accusations, c’est Brett Kavanaugh, maintenant confirmé au poste de juge à la Cour suprême des États-Unis. Et pendant ce triste numéro de stand-up d’un surréalisme puant, le monde dans l’assistance a rigolé à gorge déployée.
Chaque fois qu’on le voit agir ainsi, on se demande jusqu’où le président fou ira la prochaine fois. C’est peut-être se poser la mauvaise question. On devrait plutôt se demander jusqu’où on va le laisser aller?
Ce gars-là agit comme un enfant qui «pousse sa luck», pour reprendre une expression populaire. Il teste l’endurance du monde pour voir jusqu’où il pourra aller. Il agit ainsi depuis toujours. Pourquoi arrêterait-il? Profitant d’une telle immunité et crachant sa bave en toute impunité, il n’a encore rencontré aucune opposition qui le pousserait à cesser son triste manège. Un enfant, je vous dis. Un insupportable enfant-roi qui maîtrise parfaitement tous les codes du bullying. Ça m’a frappé en regardant Troller les trolls, le documentaire de Pénélope McQuade et de Hugo Latulippe. Dès qu’on accorde de l’espace à un immature pour qu’il puisse s’exprimer en toute liberté, il en profite pour pisser dans tous les coins du territoire afin de l’accaparer. À cet égard, l’homme est un animal…
À celui qui nous défie en disant «just watch me», je rétorque que j’ai bien hâte au jour où on lui répondra «just watch us, toi, on t’a assez vu».
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Le début de saison du CH vous impressionne? Ayoye! Petit conseil: regardez les gars sur le banc pendant les pauses de jeu. Ça jase, ça se donne des «bines» sur les épaules, ça sourit. Les babounes sont parties et nous, comme les boys, avons retrouvé une saine part de plaisir. Est-ce que ça va durer? Aucune idée. Pas grave, en attendant, on va prendre ce qui passe.
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Lors du dernier scrutin, le Québec a élu un nombre record de 52 femmes, soit 41,65% des 125 sièges de l’Assemblée nationale. C’est très bien. Encore une dizaine de sièges et on arrivera enfin à une situation normale. Il en est grandement temps. L’avenir de la politique québécoise s’accordera au féminin, sûr de ça. On y reviendra plus en détail au cours des prochaines semaines.