QUÉBEC – Les impacts de la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 seront débattus en commission parlementaire au début de l’an prochain.
Les parlementaires ont adopté mardi une motion qui fixe les audiences aux 29 et 30 janvier prochains, soit après la fin des activités de la centrale.
En faisant cette annonce, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a cependant précisé que la décision du gouvernement est irrévocable, une position qu’elle a répété lors d’une récente rencontre avec des représentants du milieu des affaires de la région.
«Je leur ai aussi fait part que la décision, elle était ferme et que la décision, elle était prise de la part du nouveau gouvernement, a-t-elle dit en Chambre. C’est une décision responsable.»
La centrale nucléaire de Gentilly-2, qui appartient à Hydro-Québec, cessera de produire de l’électricité le 28 décembre prochain.
En plus des impacts de la fermeture, la commission parlementaire étudiera aussi le plan de diversification économique de 200 millions $ qui doit être mis en place pour compenser le déclassement de l’infrastructure située à Bécancour.
Des représentants des villes de Trois-Rivières et de Bécancour seront entendus, tout comme des élus régionaux ainsi que des porte-parole de chambres de commerces.
Hydro-Québec répondra aussi aux questions sur le projet de réfection de l’installation, jugé trop coûteux par le gouvernement.
La députée libérale de Trois-Rivières, Danielle St-Amand, a dénoncé l’improvisation du gouvernement dans ce dossier.
Mme St-Amand a affirmé que le plan de diversification économique n’a pas encore été détaillé.
«Faut-elle la rappeler, cette façon improvisée et cavalière d’annoncer la fermeture, sans égard pour les gens touchés et sans planification? Gentilly-2, en Mauricie et au Centre-du-Québec, c’est 800 emplois, 2400 emplois indirects et des retombées économiques annuelles de 130 millions de dollars», a-t-elle dit.
Le député de Québec solidaire Amir Khadir, favorable à la fermeture, a accusé l’opposition de vouloir utiliser cette commission parlementaire à des fins partisanes.
«Je regrette la manière disgracieuse dont l’opposition officielle et le deuxième groupe d’opposition utilisent une nécessité démocratique de consulter la population», a-t-il dit.
Plus tôt, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a affirmé que la radiation d’actifs de 1,3 milliard $, découlant de la fermeture de la centrale, sera inscrite au prochain budget.
M. Marceau a refusé de dire si cette perte sera comptabilisée à l’extérieur du périmètre comptable.
«Il y a des revenus et des dépenses et l’équilibre entre ces revenus et ces dépenses n’est pas reflété par cette écriture comptable», a-t-il dit.
Selon les conclusions d’un rapport diffusé dans les médias cet automne, la réfection de la centrale aurait coûté 4,3 milliards $, rendant son exploitation déficitaire.